Page 71 - Rebelle-Santé n° 209
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EXAMENS
POUR ANALYSER LE SOMMEIL
LA POLYSOMNOGRAPHIE
Somnolence diurne, ronflements, apnée du sommeil, maux de tête au lever ou tout simplement insomnie... autant d’indications pour la prescription d’une polysomnographie, autrement dit l’analyse complète du sommeil.
Comme son nom le suggère, la polysom- nographie (PSG) cor-
respond à une batterie d’examens explorant divers paramètres. L’analyse com- binée de l’ensemble des résultats permet d’en savoir plus sur la nature du som- meil, ses conséquences sur l’organisme et donc, à terme, sur les moyens de l’améliorer.
BIEN DORMIR, C’EST BIEN VIVRE Le sommeil ne se limite pas à dormir. Cette période étrange de notre vie, qui occupe un tiers environ
de l’existence, reste encore mal connue. Le sommeil demeure es- sentiel, au même titre que manger, boire ou se reproduire. Rappelons que mal dormir ou insuffisamment peut s’accompagner de nombreu- ses pathologies (80 !), au premier rang desquelles on retrouve les maladies cardio-vasculaires, l’obé- sité et même certains cancers. En- fin, ne jamais dormir est mortel à terme.
BATTERIE D’EXAMENS
La PSG englobe de nombreux pa- ramètres comme l’analyse :
• des mouvements respiratoires, pour identifier des apnées du som- meil ou la résistance respiratoire • de l’existence de ronflements (capteur de son placé sur le cou)
• du flux aérien nasal, toujours dans le but de mettre en évidence des apnées • de l’activité cardiaque (élec- trocardiogramme), afin de repérer
les variations de la fréquence car- diaque ou une souffrance myocar- dique • des mouvements musculaires (électromyogramme), pour mettre en évidence un syndrome des jambes sans repos, par exemple
• de l’activité cérébrale, bien en- tendu (électroencéphalogramme), pour analyser les ondes cérébrales et savoir quand le patient est en sommeil léger, paradoxal ou pro- fond
•	de la concentration sanguine en oxygène (saturométrie), afin de dé- terminer si l’oxygénation sanguine est suffisante
• des mouvements des yeux (électro-oculographie), pour en sa- voir plus sur la nature du sommeil • de la température
• de la pression intra-œsopha- gienne, pour orienter vers une ori- gine digestive en cas de réveil noc- turne.
Tous ces paramètres ne sont pas systématiquement analysés. Tout
dépend de l’indication posée.
EN LABORATOIRE SPÉCIALISÉ... Sans surprise, la PSG s’effectue la nuit, entre 20 h et 7 h du matin. Du fait de la complexi- té de l’examen, elle se pratique dans un labo- ratoire spécialisé dans le sommeil, comme il en existe dans cer- tains centres hospitalo-
universitaires (CHU).
... OU EN AMBULATOIRE
Dans les cas où l’étude
ne nécessite pas un en- vironnement technique immédiat de pointe, l’examen peut s’effec- tuer au domicile du patient, autre- ment dit en ambulatoire. L’équipe- ment est installé sur le patient par un technicien qui se déplace donc au domicile. Le patient n’a qu’à appuyer sur un bouton au coucher puis au réveil. La restitution du matériel le lendemain matin per- met de recueillir les données enre-
gistrées pendant la nuit.
ÉLECTRODES ET CAPTEURS
En pratique, le patient se retrouve bardé d’équipements, de capteurs et d’électrodes placés entre autres sur le thorax, le crâne, les muscles et reliés à des boîtiers divers et variés qui vont recueillir puis trai- ter les informations. L’analyse de l’ensemble des données, qui peut prendre plusieurs jours, permet alors d’affiner ou de préciser un diagnostic.
Dr Daniel Gloaguen
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Dr Daniel Gloaguen


































































































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