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PATHOLOGIES
LE SYNDROME DE L’ACCENT ÉTRANGER
UNE SÉQUELLE POSSIBLE D’AVC
Toujours très spectaculaire et fortement médiatisé, le syndrome de l’accent étranger est une réalité médicale prouvée par l’IRM, lié à une altération neurologique du centre cérébral de la parole.
S ‘endormir le soir en parlant français et se réveiller le len- demain en le parlant avec un accent allemand, anglais ou chinois... De quoi faire la une des journaux télévisés. Longtemps attribué à une supercherie destinée à attirer l’attention des médias dans un désir de notoriété, le syndrome de l’accent étranger (SAE) ou « fo- reign accent syndrome » en anglais est désormais reconnu comme une pathologie médicale, ou plus exac- tement la conséquence d’une alté- ration neurologique après un AVC
ou un traumatisme cérébral, par exemple. Il ne s’agit donc pas d’un problème psychiatrique. Le SAE est rarissime au regard du nombre d’AVC ou de traumatismes crâ- niens. On compte environ 150 cas répertoriés dans le monde depuis la moitié du XXe siècle.
L’ACCENT ÉTRANGER, C’EST QUOI ?
Schématiquement, le SAE consiste à conserver sa langue mais à pro- noncer les mots avec un accent qui
n’est pas français si l’on est fran- çais, pas anglais si l’on est anglais, etc. C’est donc de diction qu’il s’agit. Le patient atteint d’un SAE prononce les mots de sa langue avec un accent, inhabituel, qu’on va attribuer à un accent étranger dès lors que sa diction y ressemble. Sachant qu’il existe entre 3000 et 7000 langues vivantes parlées dans le monde, toute anomalie dans la prononciation des mots peut être rapportée à un accent exis- tant, à condition de le connaître, bien entendu. En d’autres termes,
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Dr Daniel Gloaguen