Page 22 - L'AVENTURE DE JABER

L’Aventure de Jaber
UN CLIENT, à son voisin. - Qu’est-ce que tu en penses ? Par Dieu ! Il est bien de son temps.
CLIENT 2.- Rien ne le préoccupe.
CLIENT 1.- Ni calife ni vizir.
LE SERVEUR, en circulant avec le brasero. - Qui veut une braise ? CLIENT 2.- Vous vous cassez la tête pour rien.
CLIENT 3.- Par ici !
Le serveur, portant la pince et le brasero, s’approche du client qui l’appelle.
LE CONTEUR, il poursuit son récit une fois la scène vide. - « Telle fut la réaction de Jaber, le mamelouk, quand il entendit parler du différend entre le calife et son vizir. Les choses évoluaient rapidement, les nouvelles se répandaient parmi la population à la vitesse d’une épidémie. Le calife avait passé sa nuit en réunion avec les chefs de la sécurité. Des mesures d’une extrême rigueur furent annoncées le lendemain matin à Bagdad. Entouré de quelques amis, émirs et grands marchands, le vizir écumait dans son diwan. À peine les nouvelles s’étaient-elles répandues, les habitants se précipitèrent, comme d’habitude, se bousculant devant les boulangeries pour se procurer du pain pour plusieurs jours. »
Entrent les cinq acteurs que nous avions vu jouer auparavant le rôle des habitants de Bagdad. Ils apportent avec eux un guichet de boulangerie et d’autres pièces d’un décor représentant une voie publique. Les acteurs posent les pièces du décor puis les montent devant les spectateurs. On peut ici, comme dans toutes les autres scènes, remplacer ces décors par des panneaux dessinés. Après avoir installé la scène, le jeu commence.
Ils attendent, avec impatience et inquiétude, devant le guichet de la boulangerie. Ils regardent à l’intérieur et pressent le boulanger. Ils paraissent fatigués. On lit sur leur visage une angoisse et un sentiment profond d’insécurité.
FEMME 1.- Ouf !... Depuis ce matin, mes enfants sont seuls à la maison. Si j’avais su, je les aurais emmenés avec moi.
HOMME 3.- Il est déjà midi et nous attendons toujours.
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