Page 35 - L'AVENTURE DE JABER

L’Aventure de Jaber
mentir ? Tout le monde sait que les portes de Bagdad sont bloquées et que les gardes y sont déployés comme les soldats de la mort.
JABER. - Quels gardes ?
YASSER. - Les gardes de notre maitre, le calife. Ô Dieu Protecteur !... D’horribles événements se déroulent autour de nous. J’ai ouï dire que le calife n’a pas quitté la cour cette nuit et qu’il n’a pas fermé l’œil un seul instant.
JABER. - Et pourquoi ? Est-ce qu’il a peur qu’on lui ôte sa culotte pendant son sommeil ?
Mansour s’approche d’eux et les rejoint.
YASSER. - Il était plutôt ... (Il s’arrête brusquement comme s’il avait découvert quelque chose d’embarrassant.) Seigneur, protège-nous !... Tu plaisantes toujours ?
JABER. - La peste fait des ravages à Bagdad, Mansour. Tout le monde fait de la politique.
YASSER, effrayé. - Moi, faire de la politique ? Je ne faisais que rapporter ce que j’avais entendu, pas plus.
MANSOUR. - Ne fais pas attention à lui ! Tu ne sais pas qu’il dit n’importe quoi ? As-tu de nouvelles informations ?
YASSER. - Tout le monde dit que notre seigneur, le calife, n’a pas dormi un instant cette nuit. (Il baisse la voix.) Il a réuni les chefs de la sécurité jusqu’au matin.
MANSOUR. - Je savais que ça allait mal finir.
YASSER. - Il semble qu’ils ont pris de graves décisions car, au lever du jour, les gardes sont sortis du palais avec tout leur équipement militaire comme s’ils partaient en guerre. Ils ont traversé les rues et ont semé la terreur parmi les gens. Ils se sont déployés devant les portes de la ville au point qu’il est plus difficile de sortir de Bagdad que de faire entrer le chameau dans le chas d’une aiguille.
JABER. - C’est une mesure qui évite au calife de construire de nouvelles prisons.
MANSOUR. - Les as-tu vus, de tes propres yeux, ces gardes ?
YASSER. - Oui, je les ai vus. Seigneur, protège-nous ! J’étais là, peu avant. Notre maitre, le vizir, est très agacé. Il m’a envoyé espionner et lui rapporter
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