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L'école - ma jeunesse



               Je  n'étais  pas  bon  élève.  Non  pas  que  je  n'eusse  pas  les
               capacités, mais je ne pensais qu'à jouer, loin de toute idée de
               travail. Le suivi de mes parents était un peu léger. Ce n'était
               pas  vraiment  dans  les  habitudes  d'un  petit  village  des
               Abruzzes de mettre l'accent sur les études quand la réalité
               journalière  vous  impose  tous  les  travaux  routiniers
               indispensables pour assurer le minimum.
                                                                  e
                  Concrètement, cela se traduisait par le fait qu'en 3  année,
               lorsque  l'instituteur  faisait  une  dictée  d'une  dizaine  de
               lignes, je faisais entre 10 et 15 fautes. Au mois d'août, j'ai dû
               suivre  un  cours  de  rattrapage  en  calcul.  Tout  était  très
               moyen.  A  l'inverse,  ma  sœur,  de  deux  ans  mon  aînée,  a
               toujours été 1  de classe. Elle était brillante !
                            re
                  Pour moi, la vie était simple. J'allais à l'école et j'essayais
               - quand je n'étais pas distrait - de comprendre et mémoriser
               ce  que  l'instituteur  expliquait.  Je  rentrais  à  la  maison,  je
               déposais  mon  cartable  et  ressortais  quasi  immédiatement
               par la porte arrière pour aller jouer dans les prairies prévues

               à cet effet. Nous nous retrouvions à une quinzaine de gamins
               pour jouer aux billes, au ballon, construire des cerfs-volants
               ou autres jeux de l'époque. La géographie des lieux s'y prêtait
               bien. Deux prairies juxtaposées enclavées de deux côtés par
               les corons, d'un troisième par une cité ouvrière et, pour le
               quatrième, par un grand champ avec des vaches. Les parents
               étaient tranquilles.
                  Pour  ma  sœur,  c'était  différent.  Comme  les  filles  ne
               pouvaient pas sortir, elle rentrait, prenait une collation et
               allait dans sa chambre pour étudier.
               J'ai bien essayé de faire croire que mes résultats de 55 %,
               parfois 60 %, n'étaient que mémoire et savoir, mais je dois
               reconnaître que cela n'a pas vraiment convaincu. J'ai quand
               même terminé ma 6  primaire avec plus de 70 %, car c'était
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