Page 65 - Une vie, ma vie, mon parcours
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Les études supérieures - moment d'émotion !
à l'école - située rue Royale, au centre de Bruxelles, près de
la colonne du Congrès -, nous disposions d'un bus spécial.
Je partais le dimanche soir de Piéton et je rentrais le
vendredi soir. J'aidais mes parents au maximum. En
général, c'est moi qui passais les nuits du vendredi et du
samedi tandis que mes parents assuraient le service tous les
autres jours de la semaine. Le café n'était jamais fermé.
A Bruxelles, je me sentais indépendant, j'étais seul, les
cours étaient libres, personne ne prenait les présences.
J'avais un peu d'argent de poche pour un petit restaurant et
un cinéma. Ma vie n'était pas désagréable.
Dès la rentrée, vers le 15 septembre, la période des
baptêmes commençait. J'avais décidé de me faire baptiser et
de participer à toutes les activités de pré-baptême. On vit
cela une seule fois dans sa vie, je devais donc le faire. Je
voulais avoir ma penne, le symbole des étudiants baptisés.
J'ai été un sale bleu, j'ai été baptisé, j'ai eu ma penne et j'ai
été un poil qui a pu baptiser d'autres sales bleus.
Lorsqu'un sale bleu voulait, par exemple, demander une
bière à un poil, il était obligé de baisser les yeux et de réciter
les mots suivants : "ô respectable et respecté, redoutable et
redouté, vénérable et vénéré, ô céleste poil de l'ISNA puis-
je avoir une bière." La première réponse était toujours :
"Non."
Cela reste un très bon souvenir de ma vie.
Dans l'euphorie du moment, en manque d'expérience, c'était
quand même au détriment des études. Après cette période
de six semaines, on s'était plongés dans les études, mais pour
les écoles de Bruxelles, la Saint Verhaegen qui se fête le 20
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61 Fondateur de l'Université Libre de Bruxelles (ULB) en 1834.
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