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Après plusieurs heures d’efforts, tous se tiennent dans leurs
stalles, transpirants mais sauf. Les marins soufflaient, les
chevaliers s’essuyaient le front.
Grâce à vous tous, ces chevaux reverront leurs pays.
C’est un signe que dieu nous accompagne.
Au moment de l’embarquement plusieurs familles vinrent
trouver Nogarède, leurs habits étaient usés, leurs visages
marqués par la fatigue et la faim. Ils portent les enfants,
trainant des malles légères.
Un vieillard parla pour tous
« Seigneur, nous venons de Carcassonne, de Toulouse, de
Albi.
Nous avons suivi le Comte de Toulouse jusqu’à tripoli,
aujourd’hui nous sommes brisés et fatigués.
De notre longue route, il ne reste que nous, nous avons été
attaqués par des pillards, dépouillés de nos biens, privé de nos
proches qui non pas survécu à leurs attaques.
Nous n’avons plus de force pour continuer seuls.
Un silence pesa derrière le vieillard, une veuve avec deux
enfants maigres par la main, un artisan soutenant sa
compagne blessée. D’autres portant de petits ballots, tout ce
qui reste de leur vie »
Le vieillard reprit, la voix brisée.
« Nous avons entendu dire qu’une nef part pour la
Provence. Permettez-nous messire d’embarquer avec vous, au
nom du christ. » RENA - Les Compagnons Forgerons
Nogarède s’avance, vers le vieil homme, lance un regard sur le
groupe.
-Le Comte est mort, mais sa mémoire vit encore en nous.
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