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Le soleil du matin éclaire la lice de bois dressée dans la cour

               du château.
               Louis s’y tient armé d’une épée émoussée et d’un écu rond.

               Face à lui Guillaume encore gauche, peine à tenir sa garde

               correctement.

               Le vieux sénéchal marche en cercle autour d’eux, son bâton à

               la main.
                      -Plus bas la pointe Guillaume et toi Louis retient ton bras

               sinon tu vas lui fendre le crâne.

                Louis sourit et abaisse un peu la force de ses coups.

                      -Courage cousin, cousin, souviens-toi.

                      L’épée n’est pas un marteau, elle glisse, elle frappe de
               biais, comme une aile d’oiseau.

               Guillaume essaye d’imiter son geste, maladroit d’abord, puis

               plus assuré.

               Le choc des lames résonne, un éclair de joie traverse ses yeux.

               Après plusieurs passes Aimaté fit signe d’arrêter.
                      -Ça ira pour aujourd’hui, l’écuyer doit apprendre à durer

               avant d’apprendre à vaincre.


               Essoufflés les deux garçons s’assirent sur le rebord.

               Louis les cheveux collés de sueur, pose une main fraternelle
               sur l’épaule de Guillaume.


                      -Quand j’avais ton âge, je rêvais déjà de partir en

               campagne.
               Mais mon père m’a appris que servir est la première école.

               Nous porterons un jour l’épée d’or, toi et moi, mais il faudra


               attendre notre heure.                                                                            RENA - Les Compagnons Forgerons

               Guillaume hoche la tête, admiratif.








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