Page 266 - RENA3
P. 266
6-8
Les confidences du soir
Au soir du 25 avril 1118, la grande salle du château de
Montgey s’est vidée peu à peu, après le souper chacun regagne
sa chambre. Dans la petite pièce, où, dorme cote a cote, Louis
et Guillaume.
Il se dévêtirent en silence, leurs visages encore éclairés par la
flamme vacillante d’une lampe à l’huile.
Louis déjà à l’aise dans ses gestes, pose son épée émoussée
contre le mur et s’étendit sur la paillasse.
Un peu maladroit Guillaume ôte ses chausses, se laisse tomber
sur les siennes encore couvert de poussière, seul le craquement
du bois se fait entendre.
-Louis, aujourd’hui quand le lièvre a surgi, j’ai cru
tomber de ma selle. Si tu n’avais pas retenu mon cheval,
j’aurais eu honte devant ton père.
Louis se redresse sur un coude et sourit.
- Ne t’inquiète pas cousin, nous avons tous commencé
ainsi, la première fois que mon père m’a emmené dans la
forêt, j’ai tremblé de voir l’ombre des arbres. Mais peu à peu
on apprend à dompter sa peur comme on dompte un cheval.
-Louis, tu n’as plus peur de rien ?
-Si, je crains de ne pas être digne le jour où mon père
posera l’épée sur mes épaules pour m’adoubé chevalier. Je RENA - Les Compagnons Forgerons
crains de décevoir mon père et ma mère et même toi.
- Mais, tu es déjà plus fort que moi et plus habille.
La force ne suffit pas, cousin, un chevalier doit aussi savoir
écouter, protéger, rendre justice.
- 262 -

