Page 35 - Penser et faire son son enseignement V1
P. 35
Exploitation (perspectives post-leçon, liens aux parcours de l’élève)
Dans le cadre de la problématisation, autour d’un projet qui les réunit, les élèves sont invités à coopérer, à débattre, à exprimer leur avis, parfois divergents. La contradiction constitue d’ailleurs un moteur de la réflexion. La confrontation des idées peut générer une remise en question puis l’émergence de nouvelles pistes de résolution du problème posé.
Pour autant, débattre, dialoguer, confronter ses points de vue ne va pas de soi. Cela suppose que les individus gèrent leurs émotions, aient un contrôle de soi efficace, écoutent l’autre en mettant temporairement leurs idées de côté pour mieux accueillir celles des autres. Autant de compétences nécessaires pour “relationner”, c’est-à-dire à entrer en relation avec l’autre, communiquer dans la sérénité et le respect de chacun. Cela devient peut-être d’autant plus nécessaire aujourd’hui que la société désincarne en partie la relation avec les réseaux sociaux et l’outil numérique par exemple.
Autrement dit, la relation “humaine”, incarnée dans l’instant présent, en face à face, non anonyme et non virtuelle devient un enjeu important pour le monde d’aujourd’hui et de demain. La démarche pédagogique de problématisation, en invitant les individus à se rencontrer, peut fournir cette occasion.
35
“en résumé”
• L’enseignement par problématisation met en avant le caractère de nécessité des savoirs, entendus comme nécessaires pour répondre au problème, sans les imposer de façon immédiate, à l’image d’une pédagogie “transmission / réception”. L’enjeu est d’engager l’élève dans un processus actif, responsable de la construction de ses connaissances
• Par l’activité de problématisation, l’élève reconstruit progressivement des pistes de réponses avec ses pairs en se confrontant à des problèmes. Selon la discipline, la nature des réponses varie. L’apprentissage est la conséquence de la mise en énigme du savoir en jeu ainsi que de l’activité de l’élève, et est alors envisagé comme une activité de reconstruction par la résolution de problèmes.
• La forme de pratique proposée aux élèves, les consignes de la situation, le matériel, les modalités organisationnelles, les critères de réussite et le questionnement de l’enseignant constituent un ensemble de leviers non exhaustifs permettant d’activer le processus de problématisation chez les élèves.
Problématiser l’activité des élèves