Page 33 - Penser et faire son son enseignement V1
P. 33

 réponse
2
Pour permettre l’acquisition de nouvelles connaissances ou de nouvelles techniques par l’élève, il faudrait considérer en premier lieu que ces savoirs ou ces techniques sont utiles à un moment donné car ils répondent précisément au problème posé.
Claude Laplace (2001) travaille sur le lien entre problématisation et démocratie dans les institutions telles que les conseils d’élèves dans le prolongement des pédagogies actives. Pour l’auteur le conseil d’élèves et à la pédagogie ce que les situations problèmes et à la didactique. Dans cette optique les élèves sont invités à participer à la définition et à la gestion des problèmes. Mais force est de constater que les pratiques recèlent une grande variété et que leurs tenants et aboutissants ne sont que rarement explicités. L’auteur cherche les conditions qui permettent à ces conseils de donner lieu à des débats véritablement problématiser dans la vie et le travail scolaire.
Étiennette Vellas (2006) reprend la question du lien entre problématisation et démocratie pour en formuler une question de justice sociale et de reconnaissance des droits de la personne. L’auteure montre comment la perspective de faire reconstruire, recréer les savoirs déjà là, à partir de problèmes rencontrés en situation de formation, s’inscrit dans une visée d’apprentissage de la démocratie. Dans
le cadre de l’acte d’apprentissage à travers la rencontre, la pose, la construction et la résolution du problème, la problématisation est capable de faire comprendre aux élèves les enjeux du savoir, le pouvoir de savoir, les pratiques de problème attachés à des valeurs et des théories rendues explicites.
Complémentairement, dans le domaine de la psychanalyse, Brigitte Peterfalvi (2001) cherche à mettre en rapport la notion de connaissance issue de Gaston Bachelard (1938) avec une perspective de problématisation à partir des obstacles et des inhibitions (Houdé 2014). L’auteure établit quelques principes de travail sur les représentations : déstabilisation puis constructions de représentations nouvelles, identification des obstacles. De son point de vue, si la problématisation peut permettre de détruire les obstacles, elle s’interroge sur la nécessité peut-être de s’engager sur des obstacles qui auraient été détruits préalablement afin que le processus cognitif soit complété par un travail sur l’affectivité propres auxobstacles.
33
réponse
3
La situation qui engagerait le mieux l’élève dans l’apprentissage serait celle qui favorise le questionnement en créant les conditions d’un décalage optimal entre ce que l’élève sait (faire) et ce qu’il ne sait pas encore (faire). La situation met en évidence un dilemme, une controverse, une énigme qui provoque une dissonance.
Problématiser l’activité des élèves























































































   31   32   33   34   35