Page 60 - Chinese and Asian Art Auction, Auguttes, France June 1, 2023
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MONGOLIE, ÉCOLE DE ZANABAZAR
XVIII SIÈCLE
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Statue en bronze doré représentant Vajradhara
assis en vajrasana sur une double base
lotiforme, les bras entrecroisés devant
la poitrine, la main gauche tenant un double
vajra, la main droite tenant une cloche gantha.
Il est vêtu d’un fin dhoti rehaussé de rinceaux
ciselés, des écharpes flottantes retombant
élégamment sur les côtés, paré de nombreux
bijoux, le front ceint d’une couronne à cinq
fleurons et la chevelure coiffée en un haut
chignon. Le visage, caractéristique
de l’école de Zanabazar, aux sourcils
marqués rehaussant un nez aquilin. La base
non scellée.
H. 20 cm
PROVENANCE
Acheté en novembre 2005 auprès de la Galerie
Kubera, Nice.
Collection de M. et M R.
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94 Une pièce similaire, provenant de la col-
TIBET lection Altangerel, illustrée dans « Trésors
XVIII SIÈCLE du Bouddhisme au pays de Gengis Khan », Musée
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des Arts Asiatiques, Nice, 2009, n°35, p. 127.
Thangka à l’encre et polychromie sur
toile représentant Padmasambhava assis 蒙古国,札那巴札尔学派 18世纪
sur un lotus émergeant de flots, tenant 多杰羌佛鎏金铜像
un vajra dans la main gauche, un kapala
dans la main droite et un katvanga, reposant 10 000 - 15 000 €
sur un large nimbe circulaire surmonté
par une représentation du bouddha Amithaba.
Des tiges de lotus s’épanouissant sur
les côtés de la composition et supportant
des représentations des patriarches
des sectes Gelugpa et Nyingma.
Dim. à vue 44 x 32 cm
PROVENANCE
Acquis en janvier 2000 auprès de la galerie
Gérard Lévy, Paris.
西藏地区 18 世纪
莲花生大士唐卡
4 000 - 5 000 €
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THAÏLANDE NOTE
PÉRIODE RATTANAKOSIN (1782 - 1932) C’est l’expansion de l’empire mongol au et une intense activité de traduction des canons tibétaines et népalaises qu’il a admiré lors de ses
XIII siècle par les fils et petit-fils de Gengis et écrits saints. séjours au Tibet, auquel il insuffle sa vision propre.
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Paire de cygnes Hongsa en bois sculpté laqué Khan qui fait entrer le bouddhisme en Mongolie. C’est dans ce contexte d’intense activité reli- La pièce que nous présentons s’inscrit dans la
et doré, représentés les ailes déployées, En effet, à l’issue de la conquête du Tibet, des gieuse que naît Öndör Gegeen Zanabazar lignée des oeuvres de Zanabazar reprenant les
reposant sur une base mouvementée laquée lamas sont amenés à la cour mongole où leurs (1635 - 1723), qui devient à l’âge de cinq ans canons stylistiques crée par le maître, notamment
rouge. Ces oiseaux mythiques, symbolisant connaissances et leur érudition impressionnent le premier Bogd Gegeen, le chef spirituel du la facture délicate des statues finement dorées
l’âme ou l’être, sont souvent employés la classe dirigeante. On doit au plus célèbre bouddhisme gelugpa en Mongolie, réincar- à l’amalgame de mercure, le visage aux sourcils
par la royauté thaï comme décor des palais d’entres-eux Phagpa, devenu précepteur impé- nation du lama et lettré tibétain Taranatha. La hauts et arqués surmontant un nez aquilin. La
ou des barges cérémonielles. rial et administrateur des affaires religieuses, la figure de Zanabazar (« Vajra de Connaissance ») divinité qui est représenté, Vajradhara, occupe
création de l’écriture carrée mongole. En 1260, va durablement marquer le XVII siècle une place prééminente dans la pratique du
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Dim. 47 x 49 cm
Khubilai Khan, premier empereur de la dynas- mongol, tant d’un point de vue politique qu’artis- bouddhisme tantrique en Mongolie. Vajradhara
PROVENANCE tie mongole des Yuan, déclare le bouddhisme tique. Il fonde un important atelier de sculpture (Ochirdari en mongol) est un des aspect du
House of Decor Co. Ltd., Bangkok, Oriental Hotel tibétain religion d’État, instaurant par la même au sein du monastère de Tövkhön où il crée avec Bouddha Primordial (Adhibuddha), personnifiant
(1974). occasion des relations suivies entre les souverains ses disciples des bronzes bouddhiques qui vont la pureté fondamentale de l’esprit. Lors de son
泰国 拉达那哥欣时期 mongols et les moines sakyapa. Le bouddhisme peupler les nombreux monastères qu’il fonde voyage au Tibet entre 1649 et 1651, Zanabazar fut
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一对Hongsa“洪萨天鹅”金漆木雕 connaît une seconde renaissance au XVI siècle, sur tout le territoire mongol. Il est l’artisan d’une initié par le V Dalaï Lama au cycle de Vajradhara,
avec une vague de conversion massive de la « Renaissance » mongole, mettant à l’œuvre un et garda tout au long de sa vie une vénération
600 - 800 € population, la fondation de nombreux monastères style caractéristique, inspiré par les productions particulière pour le bouddha suprême.
58 Arts d’Asie • 1 juin 2023 59
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