Page 87 - Livre "CALAVERAS" de Patrick Bard
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Francophile - il sera inhumé au cimetière années 1910 incarne un choc de cultures
Montparnasse - Porfirio Diaz veut qui débouche sur un syncrétisme joyeux.
faire de Mexico le Paris de l’Amérique Définitivement, au Mexique, pays où
Latine. Ses grands magasins imitent « Le selon Octavio Paz « La mort est la mère
Bon Marché », la mode vient de Paris. des formes », mourir, c’est renaître.
Jusqu’aux plus pauvres des Mexicaines, les
marchandes de quatre saisons, tentent
d’imiter la Parisienne et son chapeau
exubérant. Or, de toutes les Parisiennes,
il en est qui rivalisent d’originalité en
la matière. Ce sont les ouvrières qui
travaillent dans la couture. Tradition
oblige, celles d’entre elles, qui n’ont pas
encore convolé à 25 ans, coiffent chaque
25 novembre les plus loufoques et les plus
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baroques des couvre-chefs parisiens.
À la Sainte-Catherine, donc.
Et c’est ainsi que les catherinettes
françaises et leurs chapeaux sont
devenues les inspiratrices de la figure
mexicaine de la Catrina.
Reproduite en masse, La Catrina
devient rapidement consubstantielle
de la mexicanité. Sa popularité ira
croissante jusqu’à nos jours, d’autant
que le commerce s’en mêlera très vite et
que le Halloween des voisins gringos
s’est également invité chez ses voisins
mexicains. Une fois de plus, la fête des
morts ressuscitée au tournant des