Page 48 - Miettes
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insistance.  Il  me  tend  un  cadeau.  Je  ne  sais  pas  si  je  dois  le
               prendre. Je demande à maman qui est ce monsieur. Il me répond
               qu’il est mon papa. Je ne l’avais pas reconnu. Peut-être parce que
               trop  de  temps  avait  passé,  peut-être  aussi  parce  qu’il  ne
               ressemblait plus aux photos, peut-être parce que je ne voulais plus
               me  rappeler  de  lui  puisqu’il  m’avait  abandonnée  avec  maman.
               Parce qu’il avait menti et que je l’avais attendu trop longtemps. Ou
               peut-être un peu de tout ça à la fois mélangé. Je ne sais pas trop,
               mais ce monsieur qui me tend ce cadeau, je ne le reconnais pas
               et  je  reste  collée  à  maman.  Ce  monsieur,  il  va  essayer  de  me
               domestiquer, comme grand-père avec Cuicui. Il reviendra me voir
               une autre fois au parc, et là il parviendra à me monter sur son
               genou.

               Dans la boite du cadeau, se trouvait un petit poupon. C’était un
               garçon. Je le sais parce qu’il avait un zizi. Bien sur il n’était pas
               tout nu, il avait une petite culotte bleue avec des fleurs blanches,
               mais en dessous il y avait un vrai petit zizi. Je l’avais découvert en
               rentrant à la maison quand j’avais voulu lui donner son bain. Il était
               tout petit ce poupon, je l’aimais bien, il était à ma taille. Et il avait
               un tète rigolote.

               Papa  a  rappelé  maman.  Il  veut  me  voir  toute  seule  cette  fois.
               Comme le mercredi après-midi je n’ai pas école, maman dit oui.
               D’habitude je fais la sieste comme je suis encore petite, mais elle
               accepte parce qu’elle pense bien que je serai excitée de voir papa
               et que je me peux aisément faire l’impasse pour cette fois. Papa
               aura pour condition imposée par maman, de ne pas m’amener à
               sa chambre d’hôtel, car elle ne veut pas que je croie que c’est là
               qu’il habite. Elle craint que cela ne bouleverse mes repères.

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