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fabricants & industriels

                                                             INOHA



















































              le partenariat établi entre les industriels et les distri-    La puissance du discours du “patron” des fournisseurs
              buteurs a permis un partage des fruits de la création         en surprend plus d’un. Mais il est partagé par nombre
              de valeur et de la croissance, rappelle Jean-Eric Riche.      d’adhérents d’INOHA. L’alerte est donnée. « Si vis pa-
              Le Code de bonne conduite des relations commer-               cem, para bellum », INOHA ferait-il sien ce proverbe
              ciales, partagé depuis 1993, a fluidifié les relations.       latin ? Très probablement pas.
              Mais le monde est en train de changer ! ». La montée          En effet, refusant tout pessimisme, malgré le constat
              en puissance d’Internet et la concentration de la dis-        présent, le président d’INOHA affirme que son orga-
              tribution bouleversent le marché.                             nisation souhaite un retour du dialogue et du par-
              Et c’est cette brutalité du changement que le prési-          tage en proposant de mettre en œuvre, début 2020,
              dent d’INOHA fustige, non sans un courage certain,            conjointement avec la FMB, des États généraux de la
              en rappelant quelques faits. D’abord, la massification        filière avant que les Pouvoirs publics ne l’imposent.
              des achats en Europe d’un grand groupe de distribu-           «  Redessinons  et  réinventons  ensemble  notre  ave-
              tion qui a mis en difficulté des industriels, voire en        nir  »,  plaide-t-il.  La  distribution  saisira-t-elle  cette
              a fait disparaître. Ensuite, la volonté d’enseignes de        main tendue ?
              devenir industriels, reléguant les fournisseurs actuels       Visée, Leroy Merlin s’est expliqué dans un commu-
              au rang de simples sous-traitants. Enfin, la décision         niqué.  «  Le  Code  de  bonne  conduite  FMB-INOHA
              d’une enseigne qui remet en cause le Code de bonnes           continue à s’appliquer, hors condition des délais de
              conduites, avec, en ligne de mire, la volonté d’écour-        déréférencement, précise l’enseigne. Nous avons, en
              ter le délai accordé lors d’un déréférencement. Sans          effet, constaté que le Code de bonne conduite n’était
              jamais être nommés, chacun a reconnu Kingfisher et            pas à jour des nouvelles dispositions légales fixées par
                                                                                                  er
              Leroy Merlin.                                                 la loi Egalim applicable au 1  janvier 2020 concer-
              « Autant de décisions qui n’ont fait qu’accroître la dé-      nant les délais de déréférencement ». En clair, l’article
              fiance des industriels, poursuit Jean-Eric Riche, dans        auquel fait référence le Code de bonne conduite est
              un silence total. Et d’approfondir le fossé entre nous.       devenu caduc au profit d’un nouvel article de la nou-
              Allons-nous vers des relations où la loi du plus fort         velle loi qui ne fait plus la distinction entre produits
              sera la règle ? Le point de rupture n’est pas loin… ».        de marque et MDD.



                                          Bricomag N°241        20  DÉCEMBRE/JANVIER 2020
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