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Mon vécu
La tristesse, la colère, la culpabilité et la déprime faisaient parties de mon quotidien.
J'étais fâchée que mon père nous ait quittés si tôt et de façon imprévue. Il fit un arrêt cardiaque à l'âge de 59 ans, j'avais à ce moment-là 26 ans, j'étais une adulte autonome, mais avec deux sœurs encore adolescentes. Je ne pouvais arrêter de penser qu'elles avaient encore besoin de leur papa et ma mère qui a une santé fragile se retrouvait seule avec toutes les responsabilités.
J'étais en colère que mes sœurs aient eu à gérer cette situation seules étant donné que j'étais à plusieurs heures de route lorsque cet événement c'était produit, j'étais l’aînée alors je me sentais responsable d'elles.
Je me sentais également coupable de ne pas avoir été présente lors du décès. Pour me consoler, je me disais que par chance j'avais parlé à mon père, au téléphone, quelques heures avant.
Pendant cette période, je pleurais beaucoup et j'étais très fatiguée, parfois le matin en me réveillant mon corps tremblait. Il était très difficile pour moi de me concentrer au travail, je voulais tout simplement être chez moi pour pleurer toutes les larmes de mon corps. J'avais l'impression que personne ou très peu de gens me comprenaient.
Je m'étais un peu isolée, je préférais rester seule, car selon moi, je n'étais pas de bonne compagnie. Par chance, j'avais quelques amis qui me téléphonaient régulièrement pour prendre de mes nouvelles. Certains me proposaient d'aller prendre des marches ou aller à des festivals, cela me faisait du bien de sortir de chez moi.
Par contre, au Québec en hiver, il y a beaucoup de neige et il fait très froid alors ce n'est vraiment pas ma saison préférée! Comme cela facilite l'isolement j'ai pensé me trouver une raison pour sortir de chez moi, je m'étais donc inscrite à un cours d'aérobie. Je fis la connaissance d'une amie avec qui j'ai eu de belles discussions et nous faisions plusieurs activités ensemble. À la session suivante, je me suis inscrite à un cours de yoga, car je me suis rendue compte que l'activité physique me faisait un grand bien.
Il m'arrivait d'avoir des journées plus sombres et d'être dépressive par contre une force en moi me poussait à avancer. Une autre façon de m'exprimer était la musique, alors je passais des heures à chanter au piano afin de nourrir mon âme.