Page 67 - La pratique spirituelle

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L’apparition des stigmates est-elle la conséquence d’une forme
d’autosuggestion très puissante qui se manifeste lors de la visua-
lisation par la mystique de la passion du Christ ?
On peut le voir ainsi. La neurophysiologie des neurones-
miroirs peut donner une explication au phénomène des stig-
mates, démontrant comment les neurones miment ce qui est
perçu, en reproduisant fidèlement des sensations exercées sur Deuxième partie
un personnage ou un objet en miroir. Les images mentales fai-
sant aussi partie du perçu, elles peuvent certainement engen- LA PRATIQUE
drer un mimétisme, qui va s’inscrire dans le corps de manière
analogue au contenu de l’image mentale. Lorsqu’il s’agit d’une DE L’ÉCOUTE RÉVÈLE
image mentale dévotionnelle, comme le Christ sur la croix, il
n’est pas exclu de pouvoir assister à l’émergence de stigmates CE QUE JE NE SUIS PAS
dans son propre corps. Il est dit aussi de Ramakrishna que
s’inscrivaient dans la chair de son dos les coups de fouets don-
nés, au loin, par un cocher, au bœuf qui tirait sa carriole.

En effet, pour un être comme Ramakrishna, le mur de l’altérité
étant aboli par la Source, il n’est pas étonnant que ce type de
phénomène se soit manifesté dans sa chair. La notion de neu-
rones-miroirs est excellente. Ce qui est encore plus étonnant,
c’est que la plupart des stigmatisés chrétiens (Padre Pio, Yvonne
Aimée de Malestroit,...) manifestent des dons de bilocation et de
guérison. De ce point de vue, ils ont quasiment tous les mêmes
caractéristiques.
Il est compréhensible que les êtres qui voient apparaître des
stigmates sur leur corps soient doués d’une sensibilité rare et
d’une dévotion extrême, leur conférant une résonance parti-
culière à la souffrance, ainsi que des pouvoirs psychiques.