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Un réceptacle béni | 121
120 | La Sagesse Féminine nous l’avons dit, la paix est le réceptacle des bénédictions. chose pour la paix, on ne perd pas, mais on gagne. Car comme C’est une règle invariable : Lorsqu’on renonce à quelque qui les fuient. et accompli le principe que les honneurs suivent ceux celui aurait mé
Sages de mémoire bénie, cette règle est applicable en tout pouvoir de prodiguer ses bienfaits, ne fait pas le bien avec
lieu et pas seulement chez soi : ”Qui est digne de respect ? ses proches. C’est faire preuve d’une cruauté inouïe. Car s’il
Celui qui respecte son prochain.” Ils ne disent pas : ”Qui était incapable de faire le bien en général, il bénéficierait de
est digne de respect ? Celui qui est respecté par les autres”, circonstances atténuantes ; car il s’agirait d’un égoïste qui
mais seulement que celui qui respecte son prochain est ne peut pas se corriger facilement. Mais l’homme généreux
digne de respect. qui abandonne ceux qui ont besoin de lui plus que les autres
Voici ce que raconte le Talmud de Jérusalem (Sota 1:4) : Rabbi et prodigue ailleurs ses bienfaits, sera puni.
Méïr avait l’habitude de prendre la parole publiquement le A quoi cela est-il comparable ? A un soldat dont le
soir du Chabbat, et une certaine femme venait l’écouter commandant connaît les qualités hors du commun et auquel
chaque semaine. Une fois que le discours se prolongea il confie une position importante. Néanmoins, ce soldat
plus que de coutume, elle rentra tardivement chez-elle. Son abandonne son poste pour aider les autres, laissant ainsi sa
mari s’irrita et lui dit : ”Tu n’entreras pas à la maison avant position vide et accessible à l’ennemi. Il est évident que sa
d’avoir craché au visage du prédicateur, à cause duquel punition sera plus sévère, que pour le soldat de constitution
tu es en retard.” Rabbi Méïr vit toute cette scène grâce à plus faible, dont le commandant connaît la piètre valeur.
sa clairvoyance, et fit semblant d’avoir mal aux yeux. Il Par conséquent, on dit à ce soldat : ”Tu as déserté ton poste
déclara : ”Que la femme connaissant les incantations pour en prétendant que tu devais aider ailleurs !” De même on
guérir le mal des yeux s’approche.” Ses voisines lui dirent : dit à cet individu ”charitable” : ”Tu as le pouvoir de donner,
”Fais comme si tu connaissais ces incantations, crache sur mais au lieu de dispenser tes bienfaits là où tu étais obligé,
son œil et tu pourras ainsi rentrer chez toi.” Elle suivit leur tu as montré ailleurs ta générosité !”
conseil et se présenta devant rabbi Méïr. Il l’interrogea :
”Tu connais ces incantations ?” Ne voulant pas mentir, En guise de conclusion : Lorsqu’une femme ressent en elle
elle répondit : ”Non.” Rabbi Méïr lui dit : ”Si c’est ainsi le désir de faire du bien aux autres, de les aider, de les écouter
crache sur mon œil sept fois de suite et cela le guérira.” et de s’activer pour eux ; elle doit savoir que sa bonté n’a
Après qu’elle eut craché, il lui dit : ”Vas dire à ton mari : de valeur que si elle prodigue d’abord ses bienfaits aux gens
Tu m’as demandé de cracher une fois, mais j’ai craché sept de sa maison ; lorsqu’elle est vraiment responsable de son
fois de suite.” Les disciples de rabbi Méïr lui demandèrent poste, de son rôle et de sa mission ; lorsque son mari et ses
: ”Peut-on déprécier la Tora à ce point ?” Il leur répondit : enfants auront reçu ce qu’ils doivent recevoir ; et lorsque
”L’honneur de Méïr prévaut-il sur celui du Créateur béni son mari saura qu’il a une femme et que les enfants sauront
soit-Il ? Si le nom du Saint béni soit-Il écrit dans la sainteté qu’ils ont une mère à la maison. Après cela, elle pourra faire
peut être effacé pour instaurer la paix entre l’homme et sa le bien avec le reste des gens. C’est seulement alors qu’il
femme, à plus forte raison celui de Méïr.” sera possible de chanter les louanges de sa bienfaisance !
Nous en déduisons que la paix est tellement importante,
qu’il faut parfois renoncer à son propre respect pour elle.
Celui qui n’est pas prêt à courber parfois la tête pour