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ARCHEOLOGIE







         ils se servent de l ’ alphabet grec. Ils me pa-        d ’ un autre homme. Et il y a des sacrifices

         raissent avoir établi cet usage pour deux rai-         de ce genre qui sont d’ i nstitution publi-
         sons : parce qu ’ ils ne veulent pas que leur          que. Certaines peuplades ont des manne-


         doctrine soit divulguée, ni que, d ’ autre part,       quins de proportions colossales, faits d ’
         leurs élèves, se fiant à l ’ écriture, négligent       osier tressé, qu ’ on remplit d ’ hommes


         leur mémoire. Car c ’ est une chose courante           vivants. On y met le feu et les hommes
         quand on est aidé par des textes écrits, on            sont la proie des flammes ». Grâce à Pline

         s ’ applique moins à retenir par cœur et on            l ’ ancien on connaît un peu mieux la céré-

         laisse rouiller sa mémoire. Le point essentiel         monie la plus solennelle, la cueillette du

         de leur enseignement, c ’ est que les âmes             gui,  qui devait avoir lieu le sixième jour de

         ne périssent pas, mais qu ’ après la mort el-          la lune. On plaçait sous l ’ arbre deux tau-

         les passent d ’ un corps dans un autre. Ils            reaux blancs attachés ensemble par les

         pensent que cette croyance est le meilleur             cornes. Le druide montait dans l ’ arbre

         stimulant du courage,parce qu ’ on n ’ a plus          pour cueillir le gui avec une serpe d ’ or.

         peur de la mort. En outre ils se livrent à de          Ensuite on immolait les deux taureaux. Cet-

         nombreuses spéculations sur les astres et              te cérémonie se passait au cœur d ’ un ne-

         leurs mouvements, sur les dimensions du                meton  (clairière sacrée ). On peut penser

         monde et celles de la Terre, sur la nature des         que cette cérémonie existait déjà chez les

         choses, sur la puissance des dieux et leurs            Atlantes… Le professeur Bertrand, de l ’

         attributions et ils transmettent ces doctrines à       Académie, a bien expliqué que la science

         la jeunesse. Tout le peuple gaulois est très           et les traditions des druides

         religieux, aussi voit-on ceux qui sont atteints

         de maladies graves, ceux qui risquent leur

         vie dans les combats ou autrement, immoler

         ou faire vœu d ’ immoler des victimes humai-

         nes et se servir pour ces sacrifices du minis-

         tère des druides. Is pensent en effet qu ’ on

         ne saurait apaiser les dieux immortels qu ’

         en rachetant la vie d ’ un homme par la vie
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