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HISTOIRE
LA SAINTE INQUISITION ESPAGNOLE
L’Inquisition disposait de pouvoirs judiciaires
et administratifs étendus, y compris le droit
d’ordonner des arrestations, de pratiquer la
torture et de prononcer des peines allant de
l’abjuration à la confiscation de biens.
Procédures judiciaires
La Sainte Inquisition espagnole La procédure inquisitoriale débutait souvent
par une dénonciation anonyme ; l’accusé était
Contexte historique
La Sainte Inquisition espagnole a été instau- alors emprisonné sans connaître son accusa-
teur ni disposer d’un défenseur officiel. Les
rée en 1478 par les Rois Catholiques, Isabelle
Ire de Castille et Ferdinand II d’Aragon, avec interrogatoires pouvaient inclure la torture
pour obtenir des aveux, mais celle-ci était
l’approbation du pape Sixte IV. Son apparition
strictement encadrée et n’intervenait que sous
fait suite à la Reconquista et à l’unification des
royaumes chrétiens, alors que l’Espagne cher- l’autorisation expresse de l’inquisiteur dans
des cas jugés graves. Après l’instruction, le
chait à renforcer son identité catholique face
aux minorités religieuses. L’institution visait tribunal rendait un jugement public appelé «
auto-da-fé », où étaient prononcées des
notamment à surveiller les conversos – Juifs
peines religieuses, civiles et, pour les récalci-
convertis au christianisme – et à prévenir tout
retour au judaïsme ou à l’islam parmi les mo- trants, l’exécution par bûcher.
riscos. Son tribunal central s’établit à Séville, Objectifs et motivations
puis des sièges furent créés à Tolède, Va-
Au-delà de la dimension strictement reli-
lence, Saragosse et Majorque pour étendre
gieuse, l’Inquisition servait les intérêts poli-
son autorité sur l’ensemble du royaume.
tiques des monarques en consolidant leur
pouvoir et en assurant la cohésion sociale.
Organisation et fonctionnement
Elle participa à l’expulsion des Juifs en 1492
La hiérarchie inquisitoriale comprenait un
et de nombreux musulmans convertis en 1502
grand inquisiteur, assisté de conseillers, de
afin de renforcer l’homogénéité confession-
commissaires et de fonctionnaires chargés de
nelle du royaume. Par ailleurs, son réseau de
l’instruction des affaires et de l’application de
surveillance permettait de contrôler l’aristocra-
la bulle pontificale autorisant l’activité inquisi-
tie et de réprimer toute forme de dissidence
toriale. Les tribunaux locaux se composaient
politique ou morale.
d’un inquisiteur, d’un procureur fiscal et d’un
greffier, soutenus par un réseau d’informa- Bilan et héritage
teurs volontaires ou anonymes.