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AUTO-STIMULATION DE RÉCOMPENSE

s'arrêter, plusieurs milliers de fois par heure. Il négligeait l'eau qu'on
lui présentait s'il avait soif, la nourriture qu'on lui offrait, même s'il
avait faim. Il poursuivait jusqu'à l'épuisement, si on ne le soustrayait
à l'accès à cette pédale. Il devait éprouver quelque chose ayant des
relations avec le plaisir, au point de ne plus pouvoir s'en passer,
l'overdose, à en mourir. Les études neurobiologiques ultérieures
ont montré que pour susciter ces appuis forcenés, les électrodes
devaient être localisées à l'aplomb de neurones dopaminergiques
qui prennent naissance dans une région postérieure du cerveau, et
projettent leurs boutons synaptiques dans le noyau accumbens*/
striatum ventral. L'activation électrique de ces neurones conduit
à une intense libération de dopamine* qui stimule les récepteurs
dopaminergiques D2* de ce noyau, provoquant cette sensation de
plaisir. À l'arrêt de ces appuis, de ces stimulations, la concentration
de dopamine extracellulaire chutant dans le noyau accumbens, au
plaisir faisait place le déplaisir. Cette sensation était d'autant plus
pénible que le plaisir qui l'avait précédé avait été plus intense. Pour
échapper à cet inconfort majeur, l'animal n'avait d'autre issue que
d'appuyer sans discontinuer et le plus vite possible sur sa pédale.
En matière de toxicomanie, la drogue, le cannabis par exemple,
reproduit l'appui sur la pédale pour activer électriquement les
neurones dopaminergiques méso-accumbiques.

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