Page 3 - LA MUSIQUE et la DANSE_Spread
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Mais que demandons-nous ? Sommes-nous conscients du besoin fondamental

               qui  motive  notre  démarche, ou  bien  sommes-nous  trompés  par  l’actualité, les
               événements qui habillent et masquent la profondeur et la nécessité existentielle de
               nos agissements. Oui, très souvent, nous ignorons cette cause universelle qui gît
               en nous et nous pousse au-delà de la diversité des occasions, à prier, à invoquer la

               divinité.
                  Cette  cause  jaillie  de  la  nécessité  naturelle  de  notre  être  d’assurer  en

               permanence  son  équilibre  psychique,  la  bien  nommée « homéostasie ».  Cet
               équilibre  ne  peut  être  obtenu que par l’élimination  ou l’assimilation du stress

               provoqué soit par une surcharge, soit par un déficit d’informations, de stimuli.
                  Ainsi, la prière, technique ancestrale, véhicule et chemin à la fois, s’oriente vers

               une supposée puissance supérieure censée exaucer nos demandes. Chargée de nos
               problèmes, elle nous soulage pour un moment, et on peut compter sur la durée
               pour atténuer les aspérités et les pics de nos attentes. Sans résoudre nos difficultés,

               cette attente nous donne le temps pour dompter le stress en le comprenant et en
               l’intégrant dans le cadre de notre psychisme perturbé. Après, emporté par l’oubli
               il sera peut-être diminué et dilué dans les profondeurs de notre mémoire et du

               subconscient.



                  Il est intéressant d’explorer les créations artistiques concernant la quête de la
               sérénité, de cet état d’esprit caractérisé par le détachement d’une réalité acceptée
               et  consentie,  état  qui  exclue  tout  trouble,  fût-t-il  provoqué  par  la  joie  ou  le
               malheur.  L’obtention  de  cette  paix,  du  « nirvana »,  de  l’équilibre  absolu,  est

               davantage  le  résultat  de  certaines  techniques  de  méditation,  pour  la  plupart
               monacales, religieuses et/ou orientales, que le résultat des actes artistiques censés
               provoquer  l’émoi  et  l’exaltation.  Néanmoins,  certaines  de  ces  techniques,

               associent  des  mouvements,  de  la  musique,  des  paroles  avec  des  qualités
               esthétiques indéniables.
                   Par ailleurs, l’équilibre est aussi une exigence de l’œuvre d’art et on observe

               sa  recherche  et  construction  à  travers  l’alternance,  parfois  dramatique,  des
               expressions  apolliniennes  et  dionysiaques.  En  musique  instrumentale,  la  plus
               abstraite, ces expressions s’enchevêtrent, s’opposent, se disputent et finissent par

               disparaître triomphalement ou discrètement dans le silence en nous abandonnant
               aux souvenirs parfois incertains mais marqué par le sceau d’un plaisir fugace.
               Mais comment réalise-t-on une prière, un discours qui puisse nous apporter la
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