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l’entrevue
Photographie F. PUGNET
C’est Jacqueline Franjou, conseillère municipale et vice présidente de l’office de tourisme de la ville, qui a créé le Festival de Ramatuelle en hommage à Gérard Philippe dont il portait le nom à l’origine. Avec l’aide d’un architecte, elle a fait creuser la montagne de Ramatuelle en quarante jours afin d’y construire ce théâtre. Je me souviens que, le jour de l’inauguration, de peur qu’il ne s’enfonce dans le ciment encore frais, on avait dû installer le piano sur des briques et il fallait se déplacer avec méfiance pour ne pas s’enliser les pieds dans le mortier ! Quand je repense à cette anecdote, vous comprenez pourquoi ce lieu chargé d’émotions a pour moi le parfum des premières fois.
En quoi la Corse reste-t-elle toujours présente dans vos pensées ?
Je suis Corse à deux cent pour cent par le cœur et à cinquante pour cent par le sang grâce à ma mère et à ma grand- mère qui était bonifacienne.
A l’heure des premières chaleurs printanières, j’aime descendre de la passerelle de l’avion et m’imprégner du parfum si particulier de maquis et d’eucalyptus mêlés ! Du côté des Calanques de Piana et de Girolata, la couleur de la terre est si rouge que l’on se croirait sur une autre planète. Lorsqu’on explore ses rivages en bateau, on découvre des plages, des criques inaccessibles par la route, autant de territoires secrets et sauvages que les ravages du tourisme ont épargnés. Quand je contemple son maquis en fleurs, ses plages ensoleillées et ses sommets enneigés, je me dis qu’il faut préserver la Corse à tout prix. Je ne viens pas la voir assez souvent et je le regrette.
Comment vous sentez-vous actuellement ?
Je suis en pleine forme car j’ai enfin trouvé le rythme qui me convient le mieux. Ma période de gloire a été assez brève. Je suivais alors le planning que l’on me donnait, je me sentais baladée comme un paquet d’un endroit à un autre. Cela ne me correspondait pas du tout. C’est à ce moment-là que j’ai décidé de ne plus faire les fêtes de la bière, les foires du vin, les plein air sous la pluie pour me concentrer sur les théâtres ou les salles plus intimistes. Et ça me va très bien ainsi. Aujourd’hui, je suis très heureuse que mon album Un soir entre mille soit déjà en rupture de stock, seulement quatre jours après sa sortie début novembre. J’ai hâte également de retrouver celles et ceux qui me suivent depuis toujours, mais aussi tous les autres à partir du 4 janvier au théâtre de Passy à Paris. Le public est mon moteur, il me manque tant et je suis heureuse de lui réserver les surprises qu’il mérite lors de ces retrouvailles tant attendues.
Quel serait votre mot de la fin ?
Il faut travailler pour vivre, et non l’inverse. Il est important de s’octroyer des plages de loisirs pour profiter de l’existence. Et les voyages sont faits pour cela!u
« C’est mon album
le plus personnel de tous ceux que j’ai faits jusqu’à présent...»
A écouter :
Un soir entre mille, le nouvel album de Marie-Paule Belle contenant 15 chansons de Beau temps à Saint- Gemain à Vive le sport en passant par Au bois de buis chez Panthéon- Universal.
A voir :
Le grand retour de Marie-Paule Belle Au Théâtre de Passy à Paris du 4 au 14 janvier 2024 pour fêter ses 50 ans de scène avant de partir en tournée.
afjet - Carnet de Voyage n°23 - Hiver 2023 53 association française des journalistes et écrivains de tourisme