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La Pax Romana
pour conquérir l’Arverne
La conquête de la Gaule s’est faite certes, par les armes, mais aussi par la volonté des Romains d’intégrer les populations locales en conservant leur histoire, leur culture et surtout leur religion. Cette habileté a permis une extension sans précédent dont nous sommes les héritiers. Pour preuve, les notables gaulois se sont fondus dans les élites impériales s’adaptant aux usages et aux règles édictées par Rome, afin de préserver une certaine autonomie et d’obtenir des privilèges.
Les guerres terminées, la civilisation gréco-romaine va pouvoir s’exprimer avec assurance. La Pax Romana, œuvre d’Auguste, gagne tous les territoires. Partout les échanges commerciaux se développent et la sécurité est renforcée grâce aux légions qui contrôlent le vaste Empire. Les réalisations en matière d’urbanisme, d’architecture fonctionnelle ou de prestige, les arts et la culture dans son ensemble, dont le latin, s’épanouissent.
Le département du Puy-de-Dôme compte plusieurs vestiges et sites gallo-romains, références de notre passé. Ils sont souvent associés à des musées interactifs innovants accessibles à tous : L’oppidum de Gergovie, à La Roche- Blanche, le plus médiatisé, nous renvoie aux leçons
d’histoire de notre enfance.
Qui a oublié ce fier Vercingétorix qui pousse de simples villageois à combattre contre un terrible envahisseur et qui parvient, contre toute attente, à vaincre César ? Même si, seule la version de l’empereur est parvenue jusqu’à nous, comment ne pas admirer les pugnaces guerriers du peuple des Arvernes ? Plusieurs oppida complétaient les dispositifs défensifs. Ceux de Gondole et de Corent sont en cours de fouille.
Les cultes gallo-romains
résistent à l’empire
Dès le 1er siècle avant J.-C., la romanisation n’empêche pas les Gaulois de poursuivre le culte de leurs dieux propres. Ils nous ont livré quelques noms bucoliques tels que Cernunnos, le dieu à ramure de cerf ; Tarvos Trigaranus, le taureau aux trois grues ; ou encore Épona, la déesse des cavaliers. Comme le nom de la divinité est considéré comme sacré, on préfère les désigner autrement : « le divin corbeau », « la reine », « le grand cavalier » ou, mieux encore, par le titre de « dieu de ma tribu », la garantie absolue pour éviter que les ennemis ne s’emparent de son pouvoir...
Au sommet du puy de Dôme (1465 mètres), on est frappé par la monumentalité des vestiges découverts sur une terrasse juste au-dessous de l’observatoire météorologique inauguré en 1876.
C’est d’ailleurs à ce moment-là que les premières fouilles archéologiques et les premiers relevés ont eu lieu.
Un travail de Romains au sommet du Puy de Dôme Caroline Rocca
Surplombant Clermont-Ferrand, ancienne capitale des Arvernes, le Puy de Dôme offre un panorama exceptionnel. Outre l’attrait visuel, et bien avant la construction de l’observatoire, le site présente tous les avantages pour bâtir un grand centre de pèlerinage. Gigantesque et visible de toutes parts,
il est considéré comme le plus grand sanctuaire de montagne de la Gaule romaine.
54 afjet - Carnet de Voyage n°22 - Automne 2023 association française des journalistes et écrivains de tourisme