Page 57 - Ihedate - l'annuel 2016 (N°2)

L’aménagement du territoire peut-il être démocratique ?
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Quel bilan tirez-vous
du « Neighbourhood planning » en 2016 ?
C’est un outil ambigu en termes de mobilisation sociale et citoyenne. Il peut jouer un rôle de catalyseur de participation citoyenne dans la planification urbaine dans certains cas. Mais ailleurs, dans le quartier de Stamford Hill à Hackney par exemple, il a été mobilisé par des groupes de riverains «rivaux» qui se proclamaient chacun comme «représentatif» de la population du quartier, créant ainsi des divisions entre « communautés » (en particulier sur des lignes religieuses dans un quartier où vit une importante communauté juive Haredim) et obligeant la mairie à rejeter la constitution d’un forum de quartier pour ne pas attiser les tensions.
Quoi qu’il en soit, la mise en place du «Neighbourhood planning» a permis à une partie des citoyens de passer d’une participation d’opposition à une participation constructive. Ils ont dû élaborer des propositions et écrire des plans pour certains quartiers. Mais à l’échelle
de la ville, il est difficile de dire comment s’articuleront ces plans, quelles seront leurs conséquences globales en termes de production urbaine et de production de logement dans une ville où la crise du logement occupe une place centrale, et quel poids auront ces plans pour maintenir la mixité sociale et fonctionnelle dans les quartiers populaires face aux grandes opérations immobilières et de « densification » que favorisent beaucoup de boroughs.
© Ania Topor
© Sophie Knapp
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