Page 34 - IHEDATE - L'annuel 2017
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championnes cachées de l’économie française
En 2008, la Loi de modernisation de l’économie (LME) a introduit une nouvelle catégorie d’entreprise, les entreprises de taille intermédiaire (ETI). Se situant entre les petites et moyennes entreprises (PME) et les grandes entreprises (GE), les ETI comptent entre 250 et 4 999 salariés et ont un chiffre d’affaires inférieur à 1,5 milliard d’euros ou un total de bilan inférieur à 2 milliards d’euros. En 2011 , sur les 3,14 millions d’entre- prises marchandes non agricoles implantées en France, 4 794 relevaient de la catégorie des ETI. Celles-ci emploient 3,3 millions de salariés. L’ETI moyenne emploie 700 salariés.
75% des ETI sont familiales ou patrimoniales et comme le souligne Alexandre Montay, délégué général du Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI), «elles sont ancrées dans leurs territoires et représentent un élément du maillage du pays. En effet, 75% de l’emploi dans les ETI se trouve hors de l’Île-de-France.»
Les ETI se distinguent des autres entreprises par leur forte orientation vers l’industrie manufacturière et le poids des implantations à l’étranger. 34% des salariés des ETI travaillent dans l’industrie manufacturière contre 19 % des salariés des autres catégories d’entreprise. Du fait de leur orientation industrielle, les ETI jouent un rôle essentiel dans le commerce extérieur, réalisant 34% du chiffre d’affaire exporté.
Aujourd’hui, les ETI apparaissent souvent comme la version française du Mittelstand allemand (entreprises familiales de taille moyenne souvent industrielles). Pourtant, selon Dorothée Kohler, directeur général de Kohler Consulting&Coaching, et Jean-Daniel Weisz, associé de KCC, les deux catégories sont difficilement comparables car elles recouvrent des notions économiques et culturelles différentes : « En Allemagne, le terme de Mittelstand renvoie à l’idée d’entreprises familiales indépendantes, avec un attachement fort à leur territoire et une inscription dans la durée. C’est une catégorie plus culturelle que statistique». Les entreprises du Mittelstand allemand ont une grande capacité à passer de la recherche au produit et à développer la dimension internationale. Elles ont misé sur les produits haut de gamme, à forte valeur ajoutée, ce qui offre plus de facilités pour trouver des marchés à l’export. En France, les ETI ont besoin de reconnaissance, dans un pays où on parle beaucoup des grands groupes et des start-up. Mais pour Dorothée Kohler et Jean-Daniel Weisz, il faut aussi relativiser les comparatifs entre la France et l’Allemagne et ne pas faire de l’Allemagne un mythe car les ETI françaises n’ont pas à rougir de leurs résultats. Fortement exportatrices, elles représentent, selon Alexandre Montay, « des fenêtres sur le monde ».
34 Source Insee Focus N°5, 2014
LES ETI PAR SECTEUR
34% dansl’industrie 32% danslecommerce,
le transport, l’hébergement
etla restauration 14% danslesactivités
spécialisées, scientifiques,
techniques, administratives 10% dansl’immobilier,
l’enseignement, la santé,
l’action sociale 6% dansl’information
et la communication 4% danslaconstruction
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