Page 52 - IHEDATE - L'annuel 2017
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SI LES GRANDES VILLES CONNAISSENT DES CONCENTRATIONS DE RICHES, ELLES SONT ÉGALEMENT MARQUÉES PAR UNE SURREPRÉSENTATION DES MÉNAGES PAUVRES.
solidarité massif et spéci que de la collectivité nationale – d’autant plus que ces territoires sont frappés par la double peine de la crise industrielle et du manque d’attractivité résidentielle. Mais en dehors de la grande plaque nord-est, les situations des terri- toires non-métropolitains sont très variées et très contrastées. On y trouve des zones qui vont bien, voire très bien et parfois, à proxi- mité immédiate, de petits bassins de vie qui périclitent. Lorsqu’on cherche à comprendre les raisons de ces contrastes, les déterminants géographiques semblent souvent s’effacer derrière des contrastes essentiellement socio-politiques, la présence ou l’absence de leaders, par exemple.
Secundo, il est essentiel de rappe- ler que, si fracture sociale il y a, celle-ci traverse les divers espaces, denses ou peu denses, métropoli- tains et non métropolitains. Si l’on met à part la région parisienne, les régions françaises ont aujourd’hui des pro ls socio-professionnels et des niveaux de revenus relative- ment voisins. Les inégalités y sont plus internes qu’externes. Et on retrouve cette tendance à l’échelle des agglomérations et des terri- toires locaux. Grosso modo, plus on zoome, plus les inégalités sont fortes ! Si les grandes villes, et surtout l’agglomération parisienne, connaissent des concentrations sans équivalent de riches, parfois
Primo, il faut noter que, si certaines métropoles vont bien, ce n’est pas le cas de toutes, loin de là. La dynamique des villes de l’ouest et du sud-ouest - dont Toulouse, Bordeaux, Nantes constituent le trio gagnant - n’est pas générale. Lille, Strasbourg, Nancy, Grenoble, Nice présentent des dynamiques en demi-teinte, surtout si on songe à leurs atouts. La métropole franci- lienne elle-même n’af che pas des performances très brillantes, une partie de son potentiel de dévelop- pement s’étant manifestement reportée sur les villes situées à deux heures de TGV ou moins, qui accueillent de nombreux jeunes ménages quittant la capitale,
attirés par un rapport coût-qualité de vie bien plus favorable. Quant aux territoires non métropoli- tains, ceux de la France des villes moyennes et des petits bourgs, ceux des zones peu denses qu’on dit encore « rurales » - bien que les modes de vie et les structures d’activités s’y rapprochent de celles de la France urbaine dense -, leurs trajectoires sont étonnamment diverses. Ce point est essentiel. De vastes territoires, dans la diago- nale qui va de la frontière belge au Massif central, semblent enfermés dans des crises dont, malgré les amortisseurs que constituent les transferts sociaux, il sera dif cile de sortir à moins d’un effort de
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© Sophie Knapp


































































































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