Page 32 - IHEDATE l'annuel 2015

LE GROUPE UNIBAIL-RODAMCO
A DÉPENSÉ 48 MILLIONS D’EUROS POUR RÉNOVER LE CENTRE COMMERCIAL EURALILLE.
Les fonds d’investissement, acteurs incontournables
de la production urbaine
Nous sommes face à un système dans lequel le financement du logement des entreprises, et dans le cas du Balardgone d’une admini- stration, repose sur de l’immobilier qui est à la fois le produit et le moyen
du financement. Dans ce type de montage, les fonds d’investissement jouent un rôle important, se saisis- sant des immeubles, du foncier, de la dette publique comme d’un nouveau support d’investissement. Selon Ludovic Halbert, ces fonds d’inves- tissement sont devenus aujourd’hui des acteurs incontournables de la production urbaine. Ils jouent
un rôle majeur dans ce qui est produit dans la ville, ils pèsent sur la filière de promotion et d’inves- tissement qui héberge les activités économiques privées ou publiques, et ils modifient les usages que font les locataires de cet immobilier dans lequel se logent les activités économiques.
Un actif à part entière
Comment en sommes-nous arrivés là ? Certaines évolutions récentes permettent d’expliquer le lien croissant qui existe entre le marché financier et l’immobilier non résidentiel. La première évolution réside dans la manière dont les entreprises, et en parti- culier les grands groupes, ont réévalué, sous la pression de leurs actionnaires, le rôle de leur patri- moine immobilier dans la straté- gie globale du groupe. Pendant longtemps, l’immobilier servait à protéger les activités, à fournir un espace. C’était avant tout un outil de production. Mais depuis la fin des années 1990, cette perception a changé. Dans les grands groupes français s’est développée une gestion de plus en plus professionnalisée et auto- nome du patrimoine immobilier. On a vu émerger des directions immobilières, le plus souvent issues des directions juridiques, chargées de gérer le patrimoine immobilier. Elles pilotent ce patrimoine comme un actif à part entière. Et ce modèle se diffuse auprès de l’Etat où une réflexion commence à se développer sur la valeur de l’immobilier qui accueille et héberge ses agents.
LA DEUXIÈME NAISSANCE
DU CENTRE COMMERCIAL
EURALILLE
48 millions d’euros, c’est la somme investie par son propriétaire, le groupe Unibail-Rodamco, pour que ce bâtiment réalisé par l’architecte Jean Nouvel il y a 21 ans apparaisse comme neuf à ses 36 000 visiteurs quotidiens.
Inauguré le 20 mai 2015, le centre commercial n’a pourtant jamais cessé de fonctionner. Les travaux ont été réalisés de nuit, une fois les derniers clients partis. 32 entreprises ont été mobilisées pendant 14 mois pour refaire une jeunesse aux 66 500 mètres carrés répartis sur 4 niveaux.
Si les changements sont visibles du sol au plafond, c’est aussi l’image du centre commercial situé entre les gares Lille Flandres et Lille Europe qui a été modifiée. Pour faire oublier les bagarres de jeunes qui faisaient parfois fuir la clientèle, Unibail-Rodamco a accordé une attention particulière aux prestataires en charge de la sécurité, du nettoyage et de la réception.
Mais c’est tout un quartier qui se trans- forme autour de ces 111 boutiques. Car Euralille, c’est avant tout un quartier d’affaires situé au cœur du triangle stratégique Londres-Paris-Bruxelles et qui n’en finit pas de s’étendre. Près de 145 000 m2 de bureaux et 80 000 m2 de logements devraient ainsi sortir de terre d’ici 2030 à travers le programme de densification « Euralille 3000 ».
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© Sophie Knapp