Page 34 - IHEDATE l'annuel 2015
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Une industrie
de l’investissement soutenue par l’Etat
Alors d’où vient l’argent ? La deuxième évolution naît dans les années 1970 aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, et plus récem- ment en France dans les années
1980. Une véritable industrie de l’investissement se trouve à la tête de capitaux de plus en plus importants et dont les sources sont multiples. L’argent provient de l’effort de prévoyance et d’inves- tissement des ménages les plus aisés qui, soucieux de penser à l’ave- nir et à leurs proches, souscrivent
des assurances-vies dans des dispositifs tels que des fonds de pension. En cela, cette évolution est aussi liée aux changements qui s’opèrent dans notre mode de financement du vieillissement. Mais cette industrie de l’inves- tissement se nourrit aussi des fonds souverains qui se trouvent à la tête de capitaux importants et qui cherchent des supports d’investissement. En dernier lieu, l’argent provient des 1% de ménages les plus fortunés qui sont à la recherche de supports d’investissement et qui font appel pour cela à des gestionnaires, les family offices.
Des acteurs
de l’aménagement
Depuis 30 ans, il se crée et se développe donc une industrie, un secteur d’activité dont le métier est de gérer ce capital. Cette industrie est composée d’institutionnels comme les compagnies d’assu- rances, les fonds de pension, les mutuelles, mais aussi de socié- tés spécialisées, les sociétés de gestion comme Axa REIM. Ce sont des acteurs importants de l’amé- nagement dans les grandes villes car ces investisseurs viennent placer une partie de leurs fonds dans de l’immobilier.
C’est ainsi que l’immobilier non résidentiel est devenu un placement pour cette industrie à travers ce double mouvement d’un côté d’externalisation par les entreprises et de l’autre côté de recherche de nouveaux place- ments, en dehors des actions, des obligations et des devises, de la part de cette industrie de l’inves- tissement.
UN SIÈGE
À 3,5 MILLIARDS D’EUROS
D’ici la fin de l’année 2015, le quartier de Balard dans le XVe arrondissement
de Paris verra sa population changer. 9 300 militaires et civils, actuellement dispersés sur une quinzaine de sites, y sont attendus sur 3 parcelles de 16,5 hectares pour y investir 270000 m2 de bureaux au sein du nouveau siège du ministère de la Défense, surnommé « Balardgone » en référence au Pentagone américain. Entre les travaux de rénovation et de construc- tion de l’espace Balard, les coûts d’investisse- ment, les coûts de remboursement de crédit et l’évaluation des coûts de fonctionnement, la note s’élève à 3,5 milliards d’euros.
Après un appel d’offre lancé en 2010 par l’Etat français, c’est le groupement Bouygues Construction qui a été choisi grâce à une proposition architecturale de Nicolas Michelin et Jean-Michel Wilmotte. La construction et la gestion des locaux ont été confiées au groupement Opale dans le cadre du plus grand partenariat public privé pour un bâtiment public. Selon les modalités de ce PPP mis en place entre l’Etat français et le groupement Opale Défense, la redevance annuelle sera de 154 millions d’euros durant 30 ans. Pour s’y rendre, le choix est large : 2 lignes de tramway, une ligne de métro, une ligne de RER, une piste cyclable et 1 350 places de parking pour les inconditionnels de la voiture.
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