Page 33 - IHEDATE l'annuel 2015
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Des entreprises et des territoires I33
L’immobilier
est désormais considéré comme une ressource économique.
Ce changement est
aussi le fruit de la
pression des action-
naires qui décident
de vendre le patrimoine immobilier pour devenir locataires parce qu’ils ne veulent pas s’exposer au risque immobilier. Ainsi, un investisseur qui achète des actions Renault et qui souhaite s’exposer au risque automobile, veut se prémunir du risque immobilier. Si un inves- tisseur veut acheter du risque immobilier, il préfèrera investir dans une foncière qui est spéciali- sée dans ce type d’activité.
David Bowie titrisé
Cette évolution a contribué à la fabrication d’un marché de l’investissement à mesure que l’on a assisté à une externalisation du patrimoine des entreprises qui sont de moins en moins souvent propriétaires de leurs locaux. Mais cette évolution ne touche pas que les entreprises. Ainsi, certaines plateformes de traitement de La Poste sont logées dans un fonds d’investissement. C’est aussi le cas de certains grands centres commerciaux, comme le centre commercial d’Euralille qui a été réinauguré mai 2015 et qui appar- tient à la plus grosse foncière cotée française, Unibail-Rodamco (voir encadré). Ce phénomène touche également des entrepôts et des plateformes logistiques, des commerces de pieds d’immeubles en centre-ville ou encore l’hôtellerie où de plus en plus, on observe une externalisation des bureaux. Mais quand on cherche où se nichent les fonds d’investissement, la liste est encore longue.
Quand un automo- biliste emprunte l’autoroute allant de Paris à Marseille,
il ignore qu’elle appartient en partie à Macquarie Group, un fonds d’investissement australien qui possède aussi une autoroute au Royaume-Uni et une autre au Canada.
Plus étonnant encore, parce qu’ils souhaitent se diversifier le plus largement possible, les fonds d’investissement touchent d’autres secteurs liés à la propriété intel- lectuelle. C’est ainsi qu’une partie du répertoire de David Bowie a été vendu en 1997 à des fonds d’investissement. Pour 55 millions de dollars, l’artiste a émis des obligations remboursables à 10 ans garanties par les droits d’édition et les originaux des 25 albums antérieurs à 1990.
LES CHANSONS DE DAVID BOWIE TITRISÉES EN 1997 SE SONT VENDUES ET REVENDUES ENTRE INVESTISSEURS.
DERRIÈRE LES BOUTIQUES, LE PROGRAMME PRÉVOIT 145 000 M2 DE BUREAUX ET 80 000 M2 DE LOGEMENTS D’ICI 2030.
© Sophie Knapp © DR