Page 58 - IHEDATE l'annuel 2015
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Des villes sont nées de l’industrie sidérur- gique, d’autres ont été poussées par l’industrie automobile (Wolfsburg, Stuttgart), la chimie (Leverkusen, Ludwigshafen, Düsseldorf) ou encore l’industrie mécanique (Berlin, Franc- fort, Nuremberg, Magdebourg, Chemnitz). Il est d’ailleurs intéressant de comparer où se situent les sièges sociaux des grandes entreprises du Dax en Allemagne et du Cac 40 en France. Outre-Rhin, une dissémination sur tout le terri- toire. En France, des sièges essentiellement en Ile-de-France.
Comment expliquez-vous la dispersion des emplois dans l’industrie manufac- turière sur tout le territoire allemand ?
«La société industrielle allemande est née de la migration», comme le souligne Wolfgang Köllmann. L’Allemagne a bénéficié de migra- tions puissantes pendant la Révolution indus- trielle qui ont constitué un avantage compétitif par rapport aux autres pays. La migration a été une clé de l’essor industriel allemand. En 1906, il y avait huit millions d’ouvriers en Allemagne,
SITE INDUSTRIEL DANS LE CENTRE DE BERLIN
alors que la France en comptait trois millions. La rapidité de l'extension du réseau de chemin de fer va permettre de drainer les afflux de population. Mais le réseau hydrographique va également conditionner une grande partie de la distribution de ces flux migratoires et la formation des agglomérations industrielles.
Contrairement au dispositif fluvial français, le monde germanique ne dispose pas d'un bassin central et du même coup, comme le soulignait François Reitel, «le Rhin a multiplié les villes, les métropoles, au lieu de favoriser, égoïstement, une seule cité ».
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