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Cette notion est et sera utile, elle permet de prendre en compte la vulnérabilité globale des populations, et de décloisonner et rapprocher les approches scientifiques dans un objectif unique.
En France, l’environnement dégradé représente l’une des premières causes de mortalité. Les chiffres de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) attribuent 14% de la mortalité, soit 84000 dé- cès par an, aux facteurs regroupés sous la SE.
En termes de coût, les effets négatifs de la SE re- présentent, d’après l’IGAS (Inspection générale des Affaires sociales), une estimation minimale de 7,5% du PIB.
En 2004, la Loi de Santé publique présente la SE comme l’une des 5 préoccupations majeures de santé publique, et prévoit l’élaboration de Plans na- tionaux de prévention des risques pour la santé (PNSE).
Créé en 2009 dans la foulée du Grenelle de l’envi- ronnement, le Groupe interministériel Santé Envi- ronnement (GSE) réunit tous les acteurs institution- nels, associatifs et professionnels de la Santé environnementale. Le GSE est très impliqué dans la connaissance de l’exposome, et, entouré d’un Co- mité d’experts scientifiques et d’équipes intermi- nistérielles, il est chargé de la préparation et du suivi du PNSE.
Le 4ème PNSE 2020-2025, en arrêt depuis un an, a été relancé les 16 et 17 juillet derniers. Il sera cru- cial pour l’avenir de la politique environnementale de ce gouvernement, car la santé environnementale ne peut pas être la grande oubliée du monde d’après COVID, comme elle l’a été du Ségur de la Santé. En effet, les sujets porteurs de maladies chroniques (obésité, hypertension, diabète, maladies car- dio-vasculaires, etc.), directement concernés par la santé environnementale, sont les premiers touchés par la morbidité. Or la CNAM vient de rendre public ses projections pour 2023, et annonce une véritable explosion de ces pathologies, avec un surcoût de 23 milliards d’€ par rapport à 2012.
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DES CHOIX ÉNERGÉTIQUES À L’HUMANISME ÉCOLOGIQUE, RÉÉCRIVONS NOS RÉCITS FONDATEURS
2.3
« VERS L’ACTION »
On mesure clairement les enjeux de santé publique, mais aussi économiques et politiques liés à la SE. « Le prix de l’inaction est colossal », souligne Alain Chabrolle, vice-président de France Nature Envi- ronnement. Rappelons que la France a voté à l’ONU en septembre 2018 la réduction de 30% de la mor- talité par maladie chronique en 2030. Dans cette idée, Olivier VERAN, Ministre de la Santé, a déclaré le 17 juillet dernier vouloir faire de la Santé environ- nementale « l’une des priorités du nouveau gouver- nement ». Un tel objectif ne sera pas atteint sans une politique de santé environnementale détermi- née, assortie des moyens nécessaires.
Un débat sur la tenue d’ « États généraux de la San- té environnementale », réclamée par certains (Ré- seau Environnement Santé), permettra peut-être d’amorcer une dynamique de réflexion. Plus vrai- semblablement, et en perspective, une Commission d’Enquête parlementaire sur la SE, et en suivant peut-être une proposition de loi sur ce sujet, per- mettront nécessairement d’éclairer et de guider les choix gouvernementaux. D’où que vienne l’impul- sion, l’objectif est simplement essentiel : tracer ra- pidement des lignes d’action concrète en vue de la réduction des nocivités environnementales, pour l’amélioration de la santé publique.
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*sources utiles :
-www.réseau-environnement-sante.fr
-www.reporterre.net
-www.elisabeth-toutut-picard.fr (site de Elisabeth TOUTUT-PICARD, Députée de la 7ème circonscription de Toulouse, Présidente du GSE).
Commission Nationale de Réflexion sur le Développement Durable (CNRDD) Mars 2021 - P77
2.3.3. UN POINT D’ACTUALITÉ SUR LA « SANTÉ ENVIRONNEMENTALE » (“SE”) EN FRANCE