Page 28 - Voyages et Groupe N°4
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V&G : combien coûte une adhé- “ plus grands opérateurs, dans des
sion ?
J. B. : nous avons une dizaine de prix, variables en fonction du chi re d’a aires. De 250 euros en dessous d’un million d’euros à 8000 euros pour les plus gros tour-opérateurs. Trois statuts exis- tent : membre simple, en cours de labellisation, labellisé. Voya- geurs du monde, par exemple, est resté trois ans sans label. Ensuite, l’adhérent doit payer le prix de l’audit d’Ecocert Environ- nement, entre 700 et 3000 euros par an.
V&G : comment se passe la cer- ti cation, une fois l’adhésion prise ?
J. B. : Ecocert réalise un pré-audit sur documents fournis par l’adhé- rent. Celui-ci peut su re pour déclencher le premier audit qui s’e ectue au siège et pour les
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La parole à...
Le label ATR est adapté au voyage de groupe et de groupes en autocar. Leurs tailles ne sont plus un critère.
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agences ou ailleurs dans l’entre- prise. Au cours de cette première véri cation, des écarts peuvent être constatés entre l’exigence du label et les preuves apportées par le tour-opérateur. Majeurs, ils sont corrigés dans les quatre mois pour obtenir le certi cat de conformité au label. Mineurs, ils attendent l’audit de l’année sui- vante. Ecocert repart avec une analyse des risques dans l’en- treprise qui peut l’amener l’année suivante à visiter en particulier des agences.
Pour le troisième audit, nous sommes en train d’examiner les procédures avec les labellisés de 2016. Il est prévu de descendre dans la chaîne du voyage : en- tretiens avec les réceptifs, par téléphone ou sur place pour les o res de voyages sur le territoire hexagonal ou physiquement quand les représentants des ré- ceptifs étrangers viennent aussi en France, notamment au moment des salons. Au quatrième audit, on poursuit l’analyse avec l’appui des auditeurs des liales d’Ecocert Environnement dans les nom- breux pays. Nous n’avons pas encore dé ni l’échantillon et les indicateurs qui déclencheront les audits directement dans les des- tinations.
V&G : comment voyez-vous évo- luer le label ATR ?
J. B. : vers le développement, le tourisme solidaire. Peut-être qu’un jour, il exigera de consacrer 1% de son chi re d’a aires à l’emploi et au soutien local. Mais nous considérons que le tourisme doit d’abord être responsable avant d’être solidaire. Malgré tout, nous voyons que cette demande de développement émane de plus en plus des clients voyageurs eux-mêmes.z
Christian Oro no,
représentant du Groupe Salaün auprès d’ATR
Salaün ajOute un bilan CarbOne a SOn label atr
Le groupe Salaün a adhéré au label « ATR » en juillet dernier. Il vise une certi cation en juin prochain. Pour Christian Oro no, son représentant o ciel auprès d’ATR, le label apporte un bon début de la déontologie dont le tourisme a besoin pour continuer d’exister. « Le tourisme responsable, tel qu’il est pratiqué à travers le label « ATR », nous permet d’intégrer des paramètres respectant un peu plus les hommes et l’environnement dans la confection de nos voyages », précise Christian Oro no.
Pour le Groupe Salaün, adepte du développement économique par le tourisme, rebaptisé « tourisme so- lidaire », le label permet principalement des avancées sur les aspects environnementaux et sociaux. Le voyagiste breton estime à maints égards déjà respecter ces normes. « Nous ne serons pas balbutiants à notre premier audit. La moitié voire les trois quarts du chemin sera déjà fait », prévoit Christian Oro no. Certaines exigences apparaissent simples à remplir. Comme la publication, dans les brochures de tous les partenaires locaux participant à la réalisation du voyage. D’autres prennent la forme de simples dé- clarations. « C’est un label de sensibilisation, accessible, qui peut être vu comme la signature d’un pacte de con ance et de courtoisie ou l’esprit compte davantage que la lettre. Mais il tire la production vers le haut. Comme il peut faire progresser la profession si les tour-opérateurs l’adoptent en nombre et si une passerelle est trouvée avec les distributeurs. L’enjeu en est l’éducation du public », ajoute Christian Oro no. Le Groupe Salaün pousse son bouchon sur le respect de l’environnement un peu plus loin en annonçant dresser prochainement un bilan carbone de toutes ses activités. Dans ses trois métiers - au- tocariste, producteur et distributeur - en interne comme auprès de ses sous-traitants, poste par poste, les fuites d’énergie vont être identi ées et des « orientations stratégiques » seront à prendre, selon Christian Oro no. Corrections et nouvelles compensations carbone en perspective.
28 - VOYAGES & GROUPE 04 - MAi 2017
PROPOS RECUEILLIS PAR HUBERT HEULOT
Initiative