Page 26 - MOBILITES MAGAZINE N°4

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nonyme de pollution, de méchants en bagnole et qu’il n’y avait pas de salut en dehors des transports publics ! J’ai entendu dire qu’on était des « Gaullistes des années cinquante créant des autoroutes pour des bagnoles qui polluent ». Ce n’est pas le sujet. Je considère que les problématiques de mobilité en ile-de-France se régleront plus vite par la route que par les trans- ports publics. De prime abord, cela peut choquer. Mais faisons un constat simple et honnête : les corridors des RER aujourd’hui sont à la fois saturés dans leurs capacités (je ne peux pas mettre plus de gens dans les trains en heures de pointe) et saturés dans leur mode ( je ne peux pas mettre davantage de trains en heures de pointes en raison des inter-distances à res- pecter, etc.). il y a donc deux façons de désengorger le système : la création de nouvelles lignes (tram- ways, Bus à haut niveau de service, plan bus) et une utilisation différente de la route. il faut l’entendre, le seul réseau de communication en ile-de-France qui ne soit pas saturé, c’est la route ! il est saturé en nombre de véhicules mais, contrai- rement aux trains, pas en nombre d’usagers. avec 1,1 usager par voi- ture, on a actuellement 400 km
de bouchons en moyenne. il suffirait de passer à 1,8 personne par voiture pour résoudre le problème des bouchons ! C’est pourquoi, le plan route est aussi une invitation à l’innovation. au total, 50 millions d’euros seront consacrés aux routes intelligentes. On va par exemple expérimenter un nouveau goudron anti-bruit qui divise par trois le nombre de décibels émis et par deux la nuisance sonore entendue. On va le faire, d’ici l’été 2018, sur un kilomètre sur 12 voies au niveau de L’Hay-Les-Roses, commune si- tuée sur l’échangeur de l’a 6 a et a 6 b, le plus grand corridor urbain autoroutier d’Europe. On va éga- lement remettre des feux aux en- trées et sorties d’autoroutes pour réguler la circulation en temps réel. Enfin, on va tenir compte de l’évo- lution technologique incroyable qu’est la nôtre, à la fois sur le nu- mérique, l’information voyageurs, l’Open data, les outils prédictifs sur les déplacements et, bien sûr, l’avè- nement de la voiture propre auto- nome. Cette dernière va complè- tement rebattre les cartes de notre modèle actuel. Cela va nous faire passer de la culture de la propriété à la culture de l’usage. Dans dix ou 15 ans, on ne possèdera plus sa voiture. Evidemment, aujourd’hui,
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En février dernier, Valérie Pécresse, présidente de
la région Ile-de- France et Stéphane Beaudet visitent l’usine de Bombardier à Crespin (Nord) où seront produits les nouvelles rames de RER Regio 2 N.
« LA RÉGION FERAIT UNE GROSSIÈRE ERREUR SI ELLE OUBLIAIT LA ROUTE ET NE FAISAIT PAS LE LIEN ENTRE ROUTE ET TRANSPORT EN COMMUN »
on est aux balbutiements mais ça va aller très vite. Si vous allez aux JO à Tokyo dans trois ans, le taxi qui vous amènera à l’hôtel ou sur les sites olympiques n’aura pas de chauffeur. Cela n’est pas de la science-fiction. Ce sera une réalité dans trois ans ! Dans le même état d’esprit, on sait qu’à partir de 2025-2026, la barrière aujourd’hui très dure entre le transport public et privé va s’estomper. aujourd’hui, Waze (application de trafic et de navigation communautaire, ndlr) indique le meilleur itinéraire routier pour éviter les bouchons. Je suis prêt à parier que dans trois ou quatre ans, l’Open data du Stif vous donnera le chemin multimodal le plus rapide pour vous rendre à destination. Exemple : vous partez de Courcouronnes (Stéphane Beau- det est maire de Courcouronnes, ndlr) et vous souhaitez vous rendre aux invalides à Paris, l’application sera capable de vous dire de pren- dre la sortie d’autoroute à Chilly- Mazarin, de stationner votre voiture à la gare sur une place de parking- relais, de prendre le train, le bus ou le métro puis de vous guider, sur les derniers mètres à pied, jusqu’à votre lieu d’arrivée. Dans son rôle de stratège des mobilités, la région ferait donc une grossière
26 - Mobilités Magazine 04 - Mai 2017