Page 27 - MOBILITES MAGAZINE N°4
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tANALYSE / Grand Paris
« Je suis l’exemple type de l’intermodalité permanente,ditStéphaneBeaudet. Jesuis cycliste ( je faisais 12 000 km de vélo par an avant d’être conseiller régional), j’ai une moto, j’ai une voiture hybride et, accessoirement, un chauffeur à la région. J’ai également un Pass Navigo, un abonnement au Cab et je marche beaucoup ! »
erreur si elle oubliait la route et ne faisait pas le lien entre route et transport en commun !
: dans un récent avis, le Ceser (Conseil économique, social et
environnemental) d’Ile-de- France proposait de transformer le Stif en une
« agence de la mobilité ». Ce serait une autre révolution ? S.B. : je partage cet avis. C’est un vieux débat qui remonte à une di- zaine d’années. Le sénateur Philippe Dallier, dans un rapport sur le Grand Paris publié en 2008, est le premier à avoir formulé une proposition en ce sens, soulignant que les com- pétences du Stif devaient être étendues à l'ensemble de la fonc- tion mobilité afin qu'il puisse gérer les réseaux routiers de niveau ré- gional, le développement de par- kings en périphérie et les taxis. Je pense que cela arrivera. avec la mise en œuvre des nouvelles lignes et extensions de lignes, sans comp- ter le Grand Paris Express (GPE), le Stif aura un déficit annuel de fonc- tionnement de 700 à 800 millions d’euros en 2025 et de plus d’un milliard d’euros à horizon 2030 avec le GPE. Ce qui veut dire que les méthodes de calcul de finan-
cement de la politique des trans- ports sont aujourd’hui faussées. De fait, il y a un nouveau modèle à in- venter. Cela passera-t-il par des ressources nouvelles, par une gou- vernance nouvelle, par une restruc- turation institutionnelle ? C’est un peu tôt pour le dire ! Mais une chose est sûre : le modèle dont nous discutons aujourd’hui ne sera pas celui de 2025 !
: comment la région intervient-elle dans le
Grand Paris ? Quid des interconnexions et de l’intermodalité aux abords des nouvelles gares ?
S.B. : la région et le Stif sont plus compétents sur l’intermodalité, mais on est aussi extrêmement vigilants sur les questions d’interconnexion puisqu’on sait qu’à partir de six à huit minutes de marche en inter- connexion, un usager commence à avoir envie de changer de mode de transport. Or on a des intercon- nexions sur le GPE qui dépassent les huit minutes de marche.
: les relations entre la région et la Mairie de Paris
sur les questions de la mobilité sont-elles toujours aussi tendues ?
« LA RÉGION A PRIS LE LEAD POLITIQUE DU PROBLÈME DES TRANSPORTS ! ELLE NE SE CACHE PLUS DERRIÈRE LE SYNDICAT DES TRANSPORTS D’ILE-DE- FRANCE, LA RATP OU LA SNCF »
S.B.:jen’aipasàjugerdela relation entre anne (Hidalgo, ndlr) et Valérie (Pécresse, ndlr). Person- nellement, je m’entends très bien avec anne en tant que président de l’amif (association des maires d’ile-de-France, ndlr) et je suis en phase avec Jean-Louis Missika (ad- joint à la Maire de Paris, chargé de l'urbanisme, de l'architecture, du projet du Grand Paris, du dévelop- pement économique et de l'at- tractivité, ndlr) qui s’intéresse lui aussi à l’évolution de la route. En- semble, avec le Forum métropolitain du Grand Paris, présidé par Jean- François Vigier, l’Etat, les collecti- vités, l’ifsttar (institut français des sciences et technologies des trans- ports, de l’aménagement et des réseaux, ndlr) et l’iaU (institut d’aménagement et d’urbanisme de la région ile-de-France, ndlr), nous avons co-monté ensemble, un énorme travail qui va nous être très utile. Cela s’appelle « Mobilités 2030 ». L’objectif est de modéliser, hors des contingences politiques, ce que pourrait être la mobilité en ile-de- France en 2030. On rendra nos conclusions dans un livre blanc en novembre ou en décembre de cette année. z
PROPOS RECUEILLIS PAR MARIE-NOËLLE FRISON u
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Mobilités Magazine 04 - Mai 2017 - 27