Page 81 - MOBILITES MAGAZINE N°4
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économiques, l’industrie ferroviaire européenne serait-elle finalement une véritable passoire, quitte à devenir « le dindon de la farce »(1) de la mondialisation ? La situation est sans doute plus complexe, mais dans le cas de cette industrie, le poids déterminant du Vieux continent, qui totalise à lui seul près de la moitié des activités du secteur (avec 160 000 emplois di- rects et 400 000 au total) suscite bien des envies concurrentielles. Que les mécanismes européens ont du bien du mal à contrer. D’au- tant qu’idéologie dominante oblige, résumée dans le dogme de la « concurrence libre et non faus- sée », ils ne semblent guère en avoir la volonté. Pourtant l’urgence est là puisque, comme le rappelait andré Citroën, président de l’UNIFE, « si l’industrie ferroviaire euro- péenne représentait 85% du mar- ché à la fin des années 70 [et alors] que seul 63 % du marché mondial est finalement accessible à nos industries, cette part [de l’Europe] s’est réduite à 46% au- jourd’hui ». aussi, « faut-il créer des instruments de défense com- merciale », s’interrogeait-il. L’ha- bituelle comparaison avec l’aéro- nautique qui plaît beaucoup mé-
SALON/ Sifer t
diatiquement, « airbus du rail » à l’appui, ne tient pas vraiment quand on met en parallèle les deux do- maines avec, côté ferroviaire, « la plus grande fragilité des donneurs d’ordre [principalement publics] et la déstabilisation du système in- dustriel ferroviaire qui s’opère par les transferts de technologies », a fait remarquer un intervenant. « Refonder la filière entre Euro- péens », comme le préconisait un autre intervenant nécessite une harmonisation technique qui n’en est qu’à ses débuts même si le « IVe paquet ferroviaire européen » aide à l’avancer, comme le rappelait Jean-Pierre audoux, délégué gé- néral de la Fédération des Industries Ferroviaires (FIF) qui en même temps a mis en avant le rôle struc- turant des clusters dans ce do- maine. Mais au-delà de la tech- nologie et des encouragements à l’innovation, le rôle de l’Europe résiderait également dans le ren- forcement de sa filière ... z
MICHEL CHASTALCZ
(1) avec un sommet en la matière
si l’on peut dire, l’achat de matériels ou le choix d’entreprises non européennes pour réaliser des projets de modernisation financés avec ... les fonds européens !
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