Page 13 - Mobilités magazine n°8
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Politiques & institutions
s ignorés de la métropole
de la structure multipolaire de l’aire urbaine(2). Si on y ajoute les flux urbains internes aux différents pôles métropolitains, l’utilisation des transports publics n’atteint glo- balement dans la métropole mar- seillaise que 110 voyages par an et par habitant(3) !
Des enjeux à la mesure
de la métropole
Les lignes suburbaines des TER pourraient jouer un rôle détermi- nant, et même devenir la « char- pente des transports collectifs mé- tropolitains », selon le terme de la Mission Interministérielle qui avait préparé en 2015 l’installation de la Métropole Aix-Marseille-Provence. Un rôle qui serait à la mesure des dimensions de cette jeune métro- pole créée en janvier 2016, et qui totalise 92 communes elles-mêmes regroupées dans sept Communau-
tés d’agglomération sur une su- perficie de 3173 km2. Soit quatre fois plus que le « Grand Paris », et six fois plus que le « Grand Lyon », alors qu’elle ne totalise que 1,83 million d’habitants et 735 000 em- plois. Une situation liée à la structure géographique contrainte du site, caractérisée par un relief et une hydrographie spécifique formant des barrières naturelles difficiles à franchir. Cette situation transforme les infrastructures de transport qui donnent accès au cœur de la mé- tropole en autant d’étroits goulets d’étranglement. Des corridors dif- ficilement extensibles, puisqu’ils s’insèrent dans les zones de vallées déjà fortement urbanisées, alors que la mer boucle toute la façade sud-ouest de l’agglomération telle une barrière. Si ce handicap struc- turel affecte très fortement les voies routières et autoroutières
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qui convergent vers la cité pho- céenne, il touche également un système ferroviaire lui-même contraint par sa structure centrée sur Marseille Saint-Charles. Ce qui réduit d’autant ses capacités alors que, depuis une décennie, la pres- sion des trafics TER s’est fortement accrue en raison des nouvelles « mobilités qui s’étirent » sur l’en- semble du territoire.
Dans ce contexte, à l’horizon 2040,
les trois corridors métropolitains
les plus chargés et les plus struc- turants, qu’il s’agisse de la route comme du rail [Aix-Marseille, Vi- trolles-Marseille et Aubagne-Mar- seille] devraient, selon les études prospectives, enregistrer des crois- sances de leurs flux qui se situe- raient entre 15 et 30% en fonction
des mêmes corridors. Compte- tenu des difficultés toujours non résolues aujourd’hui, il faudrait pour u
Mobilités Magazine 08 -OCTOBRE 2017 - 13
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