Page 24 - MOBILITES MAGAZINE N°18
P. 24
Politiques & institutions
la fermeture, plus récente, serait « temporaire », la ligne devant être rouverte en 2020 après la réalisation d’urgents travaux...
L’option Car à Haut Niveau de Services
Toutefois, une offre routière per- formante substituée à l’offre fer- roviaire est possible. C’est l’objectif de la région Bretagne, qui a repris en main la liaison Rennes-Fougères auparavant exploitée par les au- tocars départementaux Illenoo d’Ille-et Vilaine. Située à 36 km au nord de Vitré, ville-centre d’un bassin d’emplois très dynamique, l’ancienne capitale de la chaussure a perdu sa liaison ferroviaire voya- geurs avec Vitré en 1972. La région a transformé la classique ligne routière en une offre de Car à Haut Niveau de Service. « La nou- velle offre se résume en quatre maître-mots : densification, rapi- dité, connexion et confort », ex- plique Gérard Lahellec, vice-pré- sident du Conseil régional de Bre- tagne en charge des Transports et de la mobilité. Cette offre sera opérative en septembre 2018 avec 34 allers-retours quotidiens en se- maine (14 le week-end) entre Rennes et Fougères, dont sept se- ront des liaisons rapides en cor- respondance avec les TGV. Elles permettront une première arrivée à Paris à 8 h 30 (2 h 54 de trajet autocar + TGV), et depuis Paris la première arrivée à Fougères se fera à 10 heures. L’offre aux heures creuses sera cadencée aux 40 mi- nutes et aux 10/15 minutes (de 6 heures 30 à 9 heures et de 16 heures 30 à 19 heures) aux heures de pointes. Le service sera assuré par des véhicules confortables, équipés de la climatisation, de la WiFi et de prises électriques. Le paiement du trajet pourra se faire par carte bancaire. Parmi les atouts d’une bonne desserte routière complémentaire figure aussi sa
proximité « physique » avec le train. L’excellence dans ce domaine est le transfert effectué quai à quai « à la suisse » entre train et autocar. Comme à Penne d’Agenais (gare de la ligne Périgueux-Agen) entre les TER et les cars qui des- servent Villeneuve-sur-Lot( 5).
La gare, toujours la gare...
La ligne et son offre de transport ne suffisent cependant pas. Il faut que les gares routières, « ces ter- minus longtemps délaissés qui ont retrouvé leur intérêt avec l’avènement des fameux autocars Macron soient à la hauteur des enjeux, constate encore Olivier
(5) La sous- préfecture du Lot-et-Garonne (23 000 h. et 56 000 h dans l’aire urbaine) a perdu sa desserte ferroviaire en 1972.
(6) op.cit. page 173.
(7) Au mans, les « autocars macron » déposent les passagers au terminus du tramway du nord de l’agglomération près du Circuit des 24 heures.
Razemon(6). Or aujourd’hui, les au- tocars marquent (souvent) l’arrêt à un échangeur, sur un parking ou à un terminus de tramway(7) situé loin du centre-ville ».
« Des lieux qui ne sont pas amé- nagés pour recevoir du public, ni reliés au centre par un chemine- ment piétonnier, ni parfois même équipés de toilettes, et donnent de la ville une image déplorable », à la différence de la gare selon l’idée de l’auteur. Des gares qui, comme dans le cas du projet de Pontivy, peuvent pourtant devenir le cœur de pôles d’échanges mul- timodaux. Sans le train ! z
MICHEL CHLASTACZ
24 - MObiLiTés MAgAzine 18 - SEPTEmBRE 2017