Page 54 - MOBILITES MAGAZINE n°16
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                 Technologies & innovations
      STRATÉGIE / Industrie
Le soleil ne se couche jamais
  C'est un « problème de riche », mais le fief historique d'Irizar à Ormaiztegi sature littéra-
lement. Un souci, dans la mesure où cela limite les capacités de pro- duction, lesquelles sont très diver- sifiées, puisque ce site produit toute la gamme dotée d'un moteur ther- mique (ce qui inclut les hybrides). L'inauguration du site Irizar e-Mo- bility à Aduna, à quelques kilomètres d'Ormaiztegi, donne davantage de souplesse industrielle, en particulier pour la production des modèles à traction purement électrique. Les ambitions sont grandes : à Aduna, on va ainsi passer de un véhicule électrique assemblé tous les deux jours à un par jour dès septembre 2018, avec à terme l'objectif de monter à quatre véhicules élec- triques/ jour. Il y a urgence : ce sont 150 autobus électriques, de dix, huit, 12 m et articulés 18 m qui sont dans le portefeuille de com- mandes pour 2018 ! Les effectifs devraient ainsi passer à Aduna de 140 personnes à 340 ! Des bancs d'essais électriques et électroniques, ainsi que l'assemblage des packs batteries ( à partir de cellules japo-
Gotzon Gomez, directeur des ventes export.
naises Toshiba) sont intégrés dans l'usine. L'ensemble du programme Irizar e-Mobility a représenté 75 millions d’euros d'investissements. Hector Olabegogeaskoetxea, direc- teur général d'Irizar e-Mobility, se déclare déjà très heureux des pre- miers succès enregistrés commer- cialement en France à Bayonne, Marseille, Le Havre ou Amiens. Un pays stratégique pour le groupe basque, comme le confirme, pour sa part Gotzon Gomez, directeur des ventes export, un poste clef, car 50% des ventes se font hors de la péninsule ibérique (soit plus de 625 unités) : « nos premiers marchés européens à l'exportation sont le Royaume-Uni, suivi d'Israël, de l'Italie puis de la France. Nous devons fournir de gros efforts sur les pays germaniques (Allemagne, Autriche et Suisse). Nous savons qu'Irizar a les véhicules pour concourir avec les marques lo- cales. »
De grandes ambitions dans l'autocar
La pression sur l'équipe Irizar Au- tocars en France est claire. « Il
n'est pas normal, qu'avec les vo- lumes du marché toutes marques que représente la France, nous ayons des volumes inférieurs à ceux de l'Angleterre, tonne Gotzon Gomez. Avec la fidélité de clients comme Faure, ou OuiBus, notre objectif est de croître progressi- vement pour atteindre les dix à 15% du segment des autocars. Notre potentiel se situe entre 100 et 150 unités annuelles. La France est un marché stratégique. Pensez que l'on vend davantage de cars en Australie que dans l’Hexagone, alors que nous sommes à 60 km de la frontière ! Malheureusement, sur le segment des autocars de ligne, il nous faudrait produire et vendre à de trop gros volumes pour être compétitifs. (...) On ne peut pas être une marque pre- mier prix comme les Chinois ou les Turcs. Peu de clients sont in- formés que les Mercedes-Benz et MAN sont en fait assemblés en Turquie, et il y a un avantage com- pétitif de la livre turque face à l'euro. Ce serait toutefois un suicide de chercher les volumes de vente d'un Mercedes-Benz Tourismo. On
Avec l'inauguration officielle le 11 mai dernier de son site Irizar e-Mobility à Aduna (Pays Basque espagnol), le groupe Irizar consacre à la fois une stratégie orientée vers la mobilité électrique, mais se dote aussi d'un relais de croissance pour son site historique d'Ormaiztegi.
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