Page 53 - MOBILITES MAGAZINE N°19

Politique & institutions
dans le Grand Est ?
système centralisé de gestion des circulations.
Une ligne, trois types de services rail et route Aujourd’hui le fonctionnement de la « ligne 14 » est partagé selon plusieurs types de dessertes. La section périurbaine (Nancy) Jar- ville-Pont-Saint-Vincent (21km) qui a fait l’objet de travaux de renou- vellement des voies et des ou- vrages d’art en 2016 est la seule à conserver ses trains. Elle est in- tensément exploitée, avec pas moins de 18 allers-retours journa- liers, et pourrait à moyen terme devenir la branche sud d’une sorte de « RER nancéen ». Mis en cor- respondance avec le tramway sur pneus, en cours de reconversion sur rails (voir Mobilités Magazine n° 5/juin 2017).
Le reste de la ligne est pour le moment exploité en dessertes routières TER concédée aux Cars Coutarel qui engagent une flotte de 10 véhicules neufs au confort (espacement des sièges et espaces réunions) et aux équipements ac- crus (WiFi, prises USb), affirme la région. Le 7 septembre 2018, David Valence, vice-président du Conseil
(1) Considéré comme stratégique la ligne avait été établie à double voie.
(2) L’une de SNCF Réseau pour affiner les coûts de rénovation et l’autre de la région pour évaluer le potentiel de la ligne. Sa partie centrale desservirait un
« bassin de vie » de 135 000 habitants.
régional chargé des Transports, a présenté avec Vincent Téton, di- recteur régional TER SNCF Grand Est, cette desserte renforcée (huit allers-retours quotidiens en 1h 13) sur la partie centrale de la ligne (Nancy-Vézélise-Mirecourt), et elle a étoffé celle des autocars express à moyenne distance entre Nancy, Toul, Vittel et Contrexéville qui empruntent en partie l’autoroute A 31 avec sept allers-retours quo- tidiens. En outre, des services de rabattement d’autocars locaux coordonnés et cadencés avec les TER (neuf allers-retours en 1h 10) ont été mis en place entre Mire- court et Charmes, une gare située sur la ligne Nancy-Épinal. Parallèlement la SNCF a mis au point LOCALITER, un système de géolocalisation qui permet, à partir du téléphone de l’autocar de trans- mettre des infos sur les canaux SNCF, notamment concernant les retards et les incident ...
Le retour des « trains de villes d’eaux » ?
En avril 2019, la région Grand Est lancera une nouvelle desserte fer- roviaire à grande distance qui bé- néficiera cette fois à la partie sud de la ligne, préalablement rouverte au trafic des trains de voyageurs.
Une offre qui s’organisera selon un axe Paris- Troyes- Chaumont- Culmont-Chalindrey-Merrey- Contrexéville-Vittel. Un parcours qui renoue avec le trajet historique des anciens « trains des Villes d’Eaux » !
La Région évalue aujourd’hui le coût minimum de remise en service complet de la ligne à 66 M€. « Une perspective qui intègre des solu- tions d’investissement innovantes pour l’infrastructure entre Pont- Saint-Vincent et Vittel [puisque le] Grand Est souhaite faire de la ligne 14 la preuve emblématique qu’une alternative efficiente au tout routier est possible pour les secteurs peu denses ». C’est ce qu’expliquait un communiqué du Conseil régional publié le 28 février 2018.
On s’acheminerait donc vers une sorte de test grandeur nature. Il serait destiné à maintenir en vie une ligne qui a l’intérêt de présenter sur l’ensemble de son parcours la palette quasiment complète de la diversité des besoins en matière de desserte du territoire : métro- polisation et desserte périurbaine dense au nord, réorientation des services au profit des trains du quotidien, du tourisme et du ther- malisme au sud, nouvelles mé- thodes de renouvellement et de maintenance au centre pour éviter l’abandon de la desserte ferroviaire de petites villes et de zones rurales. Ne manqueraient plus désormais que l’expérimentation de nouvelles méthodes d’exploitation qui se- raient mises en œuvre à moindres coûts. Avec, en sus, l’ouverture à la concurrence ? z
MICHEL CHLASTACZ
Une alternative efficiente au tout routier est possible pour les secteurs peu denses.
MOBILITÉS MAGAZINE 19 - OCTObRE 2018 - 53