Page 29 - MOBILITES MAGAZINE N°2
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Opérateurs & réseaux
d’années a commencé en ile-de- france un très fort processus de concentration, de rachats de Pme par les grands groupes. en 2000- 2002, la question de la cession de l’entreprise s’est posée. nous avons fait le choix de dire non et de rester. mais, pour pouvoir exister sur le marché, il faut avoir une taille critique. C’est alors que l’on a eu recours à la croissance externe par le biais de prises de participation ou d’acquisitions. on procède de manière raisonnée et raisonnable en restant modestes.
: avez-vous atteint cette « taille critique » ?
J.S.-B. : je ne saurais vous dire quelle doit être la taille critique d’une entreprise. ma conviction profonde, c’est que l’on est dans un processus où celle-ci est de plus en plus élevée. D’abord parce que notre métier se complexifie. le numérique, les nouvelles tech- nologies de motorisation, les sys- tèmes d’information voyageurs demandent des compétences in- ternes plus pointues et des inves- tissements plus lourds que par le passé. ensuite, parce que le trans- fert des compétences aux régions que prévoit la loi noTre me fait craindre qu’il ne faille avoir les épaules plus larges pour pouvoir discuter avec les nouveaux inter- locuteurs régionaux.
: où irez-vous chercher la croissance en
2017 ?
J.S.-B. : on a une joint-venture en Tunisie, mais l’international n’est pas notre priorité. notre priorité, c’est la france. Croissance interne, croissance externe... on ne s’in- terdit rien ! même si le groupe est né en région parisienne et reste attaché à ce berceau historique,
notre stratégie est depuis quelques années de nous développer en province. nous sommes présents en normandie, en Picardie et, de- puis peu, en rhône-alpes. en 2014, nous avons participé, avec le grou- pement réunir, à la reprise de la société Perraud en isère. nous y avons une participation minoritaire. Plus récemment, en octobre 2016, nous avons repris, avec les Cour- riers rhodaniens et les autocars maisonneuve, le groupe Gounon Jaccon, une belle entreprise de Haute-loire. aujourd’hui, on étudie toute opportunité qui se présentera à nous.
: le Groupe Lacroix a également saisi l’opportunité
de la Loi Macron en contribuant, avec d’autres transporteurs à la création de Starshipper, acteur indépendant des lignes d’autocars longue distance.
L’EQUITE DE
TRAITEMENT ENTRE RATP ET OPTILE EST INDISPENSABLE.
Comment le groupe Lacroix intervient-il aujourd’hui dans
le groupement?
J.S.-B. : le groupe lacroix a un poids assez significatif dans star- shipper. on n’est pas majoritaire, mais on est le plus gros actionnaire
du groupement. sur les 32 action- naires de départ, il n’en reste qu’une vingtaine aujourd’hui. Ceux
qui ne roulaient pas sont sortis du capital. aujourd’hui, nous exploitons
12 cars sur trois lignes régulières (Paris-rouen-le Havre, Paris- amiens, Paris-auxerre-Dijon) ainsi
que sur la ligne saisonnière Paris- Chamonix vallée du mont Blanc.
on étudie également la création
de nouvelles liaisons sur le territoire.
Par exemple, celle entre rouen et roissy-Charles de Gaulle via l’aé- roport de Beauvais vient d’être autorisée par l’arafer(2). on a éga- lement déposé une demande pour
la liaison entre Paris Porte maillot
et l’aéroport de Beauvais. u
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:j BIO EXPRESS Jean-Sébastien Barrault
« Je suis tOmbé dans L’autOcar Par accident »
Dans l’entreprise familiale créée en 1953 par Henri Lacroix, Jean-Sébastien Barrault est devenu « un autocariste par alliance ». « Mon épouse, DRH de l’entreprise, est de la troisième génération. Moi je suis tombé dans l’autocar par accident. J’ai fait des études - nancières en France et aux Etats-Unis qui n’ont absolument rien à voir avec le transport. Je travaillais en salle des marchés lorsque la proposition m’a été faite d’intégrer l’entreprise Cars Lacroix, qui était beaucoup plus petite qu’aujourd’hui. J’y suis rentré à 25 ans, sans rien connaître au secteur et sans savoir faire la différence entre un bus et un car ! Mon beau- père, qui présidait l’entreprise, avait à ses côtés un directeur qui devait prendre sa retraite un an après. J’ai travaillé avec lui et, quand il est parti j’ai pris en 1999 la direction générale de l’entreprise Cars Lacroix. J’en suis devenu président en 2006 avant de présider le groupe en 2009. J’ai appris à connaître et à aimer ce métier qui est vraiment passionnant et attachant avec des personnalités très variées et intéressantes. C’est un petit monde où tout le monde se connaît et où les relations humaines sont très fortes ! ».
Né le : 23 février 1974 dans l’Aube.
Formation : Magistère à Paris Dauphine et MBA
à Washington University.
Fonctions et mandats actuels : Président du Groupe Lacroix, Président d’Optile, membre du conseil exécutif de la Fédération Nationale de Transport de Voyageurs (FNTV) et membre du directoire de Starshipper.
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MOBILITéS MAGAzINe 02 - mars 2017 - 29