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Opérateurs & réseaux
POINT DE VUE /FrédériqueVille, DirectriceGénéraled’iDvroom t
Covoiturage : les Français s
Six mois après avoir lancé sa campagne « Débouchons la France », Frédérique Ville, la directrice générale de la filiale de covoiturage de la SNCF note un nouvel appétit des Français pour ce mode de déplacement. Qui pourrait très vite compléter le transport public dans bien des endroits.
: Votre présomptueux
« Débouchons la France »
de juin dernier a-t-il eu le succès que vous espériez ? Frédérique Ville : Oui, mais il faut rappeler en quoi il consistait : avant tout, un thème de sensibili- sation pour donner l’envie du co- voiturage. Six mois après, nous af- firmons : oui, les Français ont cette envie de covoiturer. C’était aussi une campagne de mobilisation menée presqu’exclusivement par la voie du digital, avec un site in- ternet dédié et les réseaux so- ciaux. A fin décembre dernier, elle a récolté moins de 300 signataires (286 exactement, ndlr). Mais le slogan a eu de l’écho. Nos utilisa- teurs, les « covoitureurs » inscrits sur notre site, y ont été sensibles. D’autres signes nous font penser que les Français sont vraiment prêts à passer à l’action. Le chan- gement de mentalité est en cours. Nous l’avons vu clairement pen- dant le dernier pic de pollution et
NOUS LANÇONS UNE APPLICATION SPECIFIQUE SUR SMARTPHONE ET DISTRIBUONS DES FLYERS AUPRÈS DES AUTOMOBILISTES POUR LES INCITER A
SE JOINDRE
A L’INITIATIVE.
les journées de circulation alternée à Paris. L’utilisation de notre site a bondi. A chacun de ces épisodes de circulation difficile, le covoitu- rage fait de nouveaux adeptes. Nous engrangeons de nouvelles inscriptions d’automobilistes qui se déclarent donc disponibles en per- manence pour covoiturer. Le re- cours au covoiturage progresse donc, même en dehors des pé- riodes sensibles. Bref, les gens s’y mettent !
:Oùen êtes-vous sur la taille
de la « communauté »
des « covoitureurs »
inscrits dans votre base ?
F.V. : Nous finissons 2016 avec plus de 200 000 inscrits, le double d’il y a un an. Comme nous pen- sons à nouveau multiplier par deux ce chiffre en cette année 2017. Au dernier trimestre 2016, par exem- ple, le nombre de nouveaux ins- crits a plus que triplé par rapport à ceux du premier trimestre. Avec
200 000 inscrits, nous estimons avoir passé un cap. Les « covoitu- reurs » sont de deux types. Il y a les réguliers, les « abonnés » en quelque sorte, comme dans le transport public, qui voyagent ainsi toute la semaine, et ceux qui co- voiturent à l’occasion, quand ils en ont l’opportunité ou le besoin. L’usage se banalise.
: Est-ce que ce sont des gens qui viennent du
transport en commun ?
F.V. : Non, plutôt de la voiture uti- lisée auparavant en solo. Mais ce n’est pas une surprise. Y penser pour ceux qui utilisent déjà les transports en commun apparaît compliqué parce-que, dans tous les cas, la présence de l’automobile dans la chaîne impose une rupture de charge de plus. Cette commu- nauté de « covoitureurs » que nous avons constituée, nous allons main- tenant pouvoir l’animer. Il va devenir possible de lancer des initiatives pour qu’elle se développe.
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36 - MOBILITÉS MAGAZINE 01 - FÉVRIER 2017
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