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Opérateurs & réseaux
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Christophe Reineri, le directeur unanimement apprécié jusqu’ici d’Irigo, le réseau de transport urbain.
sentent au siège de Keolis Angers, au dépôt de Saint-Barthélémy- d’Anjou, et saisissent l’ordinateur de Christophe reineri et son télé- phone portable. il est mis à pied. La direction générale de Keolis ex- plique par communiqué : « Une mission d’audit réalisée dans le ca- dre du contrôle interne a mis au jour des faits pouvant mettre en cause la gestion de Keolis Angers. Christophe Reineri est suspendu provisoirement de ses fonctions pour que des investigations sup- plémentaires puissent être menées de façon la plus sereine possible ». Chez les 700 salariés de l’entreprise, c’est la stupéfaction. Pour les syn- dicats, n’existaient guère, jusque- là, à la direction, que des problèmes autour de la directrice des res- sources humaines. « La DRH était plutôt en bisbille avec les personnes sous ses ordres », indique William Gebleux, délégué de l’Union na- tionale des syndicats autonomes (UNSA). Tous, sans vouloir défendre le directeur, lui rendent un certain hommage. Christophe reineri di- rigeait Keolis Angers depuis 2006. il a notamment traversé l’épisode, à la fois difficile et enthousiasmant, de la construction et du lancement de la première ligne de tramway
en 2011. « Nous avons eu des mouvements de grève épisodiques. Mais le dialogue social était en gé- néral sans souci, explique didier Lardeux délégué CFdT. Sa porte était toujours ouverte. Il fonctionnait comme ça. Mais il était très dur en affaires. Je peux vous assurer qu’il n’achetait pas la paix sociale ».
Préjudice important
Mi-novembre, l’intersyndicale CFdT-UNSA-CGT-CFTC rencontre un « référent » à la direction na- tionale de Keolis. il évoque « des faits présumés de gestion contraire à l'éthique » comme raisons de la disgrâce de Christophe reineri. en ce mois de novembre, la conster- nation est tout aussi réelle chez les responsables politiques locaux. Christophe Béchu, le maire (Lr) se contente de « prendre acte » de la décision de Keolis. Tous pen- sent alors à une « affaire stricte- ment interne ». Trois semaines plus tard, nouveau communiqué de la direction de Keolis : Christophe reineri est li- cencié depuis le 1er décembre. L’au- dit a révélé des « fautes graves ». Le Groupe Keolis « a subi un pré- judice important ». Un avocat étudie le dossier pour « mettre en œuvre
toute action judiciaire visant à dé- fendre les droits et les valeurs de Keolis ». Le communiqué précise que « seuls ses intérêts ont été lésés et, en aucune façon, ceux de son autorité délégante, Angers Loire Métropole ».
Christophe reineri est remplacé par etienne Fougeray, qui assure la transition, le temps qu’un nou- veau directeur soit nommé. Ce sera domonique rocha, le 3 janvier. Christophe reineri, de son côté, ne prend plus personne au télé- phone. il est en congé pour mala- die. Pendant le mois de décembre, en l’absence d’informations plus concrètes, les suppositions se mul- tiplient, notamment dans la presse locale, sur les faits qui peuvent lui être reprochés.
Le directeur
qui aime la politique C’est que la personnalité de Chris- tophe reineri, dans ce pays d’Anjou, réputé pour sa douceur et sa tem- pérance, ne laisse personne indif- férent. Quarante sept ans, toujours élégant, l’homme a de l’entregent. Mais c’est d’abord un bon profes- sionnel. Bernard dupré, comme ses prédécesseurs, loue la qualité
du service rendu par Keolis. Une ligne de tramway, 26 lignes de
bus urbaines et suburbaines, 45 lignes scolaires, le réseau fonc- tionne bien. il se développe. il se développe. Christophe reineri en- tretient un bon climat social dans
son entreprise. il sait, au besoin, rappeler aux élus que la délégation de service public (dSP), leur permet
de ne pas être en relation avec
eux directement. « Dans les dis- cussions, je l’ai toujours entendu défendre les intérêts de Keolis », rappelle Bernard dupré.
Les élus, Christophe reineri sait
les séduire, bien entendu sur le thème : « Nous ferons tout ce que vous voulez ! » il sait entretenir un bon climat de travail avec eux, il u
MOBILITÉS MAGAZINE 01 - Février 2017 - 39
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