Page 40 - MOBILITES MAGAZINE N°01
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                                 Opérateurs & réseaux
se démène. Parfois les bonnes re- lations  s’entretiennent  à  travers des voyages en commun. Comme à la fête des vieux gréements de plaisance,  ou  Les voiles  de  Saint- Tropez, facile, pour lui qui est aussi dirigeant  d’une  entreprise  de  lo- cation  de  bateaux  (Société.com). Ou  la  visite,  tous  frais  payés,  du salon des transports publics à Paris. Mais ce salon fait partie du travail et  des  relations  habituelles  des groupes avec leur clients. « Nous comparions entre élus à la mairie. Il a le sens des limites. Il n’en faisait pas plus que d’autres »,  explique un  ancien  conseiller  municipal. Moins  banal,  Christophe  reineri touche  à  la  politique.  il  aime  la politique.  Ancien  attaché  parle- mentaire  d’un  député  des  Alpes- Maritimes,  Pierre  Bachelet,  du temps  du  rPr,  il  a  pris  fait  et cause lors des dernières élections municipales contre l’équipe socia- liste  sortante,  pour  le  nouveau maire, Christophe Béchu (Lr). il l’a aidé  à  construire  son  projet  de transport public. de la même façon, depuis  le  renversement  de  la gauche  aux  régionales  en  Pays de la Loire, en tant qu’administra- teur du Medef, il a concocté pour la  nouvelle  équipe  emmenée  par Bruno retailleau (Lr), un rapport- bilan remarqué, au conseil écono- mique et social et environnemental de la région (Ceser) sur le modèle économique du Ter. A renouveler. « Mais si Keolis avait décidé d’écarter Christophe Reineri pour ses amitiés politiques, il se serait tiré une balle dans le pied puisqu’il a des amitiés politiques du côté de la majorité actuelle », fait remarquer Bernard dupré. 
Un contrat mal renégocié
La  municipalité  a  cependant  des projets  qui  pouvaient  inquiéter Christophe  reineri.  elle  a  mis  à l’étude  une  évolution  du  type  de gestion de ses transports publics.
« En
groupe Keolis que nous avons averti », souligne  Bernard  dupré. Ce  projet,  l’équipe  actuelle  n’est pas la première à y avoir pensé. il remonte à quelques années, depuis un contrat de dSP qui s’est révélé mal négocié par la ville. il n’a jamais vraiment  été  corrigé  en  raison - entre autres - du fait qu’en 2013, lors  du  dernier  renouvellement, Keolis  était  le  seul  candidat  en lice. « Le réseau est très performant, très qualitatif. Nous ne voulons pas remettre en cause le contrat actuel, mais nous ne voulons plus que 95% du bénéfice annuel, de l’ordre de deux millions d’euros par an, remonte vers la maison-mère pour financer son propre développement. Nous avons besoin que les béné- fices du réseau soient réinvestis sur place au moment où nous avons prévu de financer notre seconde ligne de tramway », explique Ber- nard  dupré.  Un  chantier  de  245 millions  d’euros,  nécessitant  la construction  d’un  nouveau  pont, et dont la livraison est prévue en 2022. Bernard dupré regrette enfin certaines  clauses  aux  consé- quences fiscales désavantageuses pour la collectivité. Ces questions était  bien  connues  de  Christophe reineri qui a déjà fait entériner un meilleur « partage des bénéfices » entre l’agglomération et le Groupe. La prochaine dSP se termine le 30 juin 2019. L’agglomération prendra sa décision en mars sur la suite à donner. Surtout sur le mode d’ex- ploitation du réseau choisi. L’idée de confier le réseau à une Société
publique  locale  (SPL)  fait  partie des alternatives. « Christophe. Rei- neri s’est-il imaginé dans cette hy- pothèse, une solution d’avenir pour lui à Angers ? », réfléchit tout haut l’élu  local.  en  réfutant  que  la  col- lectivité lui ait jamais proposé quoi que ce soit. et rappelle qu’il a tou- jours  entendu  le  directeur,  au contraire, défendre les intérêts de son groupe. il ne le soupçonne en aucune  façon  d’avoir  « laissé une bombe à retardement » dans  le réseau en cas de changement de mode de gestion. « Le Groupe m’a toujours affirmé qu’il ferait son possible pour que, même dans cette hypothèse, les cadres de l’en- treprise restent en place », ajoute Bernard dupré. Cela dit, tant qu’à manier  les  hypothèses,  celle-ci aurait l’avantage de correspondre à  l’ambition  et  à  l’envie  de  chan- gement de Christophe reineri, qui a  déjà  cherché,  après  Angers,  à rejoindre des réseaux plus impor- tants. Bernard dupré, faute de connaître la nature des faits qui sont repro- chés  au  directeur,  en  est  réduit, comme d’autres, aux conjectures. il réclame d’autant plus d’explica- tions au groupe Keolis qu’il constate le « trouble » des salariés du réseau de transport. il revendique des as- surances plus précises qu’une sim- ple déclaration selon laquelle « les intérêts d’Angers Loire Métropole n’ont pas été lésés ». Ce qu’estime légitime aussi, Gilles escarguel, se- crétaire  général  UNSA  transport urbain : « Ce limogeage, surprenant dans sa forme, radicale, laisse planer beaucoup d’interrogations. Il faut des réponses plus précises ». Mais que celles-ci soient publiques ou que le groupe continue de vou- loir la régler de manière confiden- tielle,  il  est  une  certitude  :  elles devront  être  plus  abondamment partagées, au moins aux personnes et  aux  institutions  concernées.z
HUBERT HEULOT
toute
transparence
avec
le
 N
Dominique Rocha, est le nouveau directeur du réseau Irigo depuis le
3 janvier.
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