Page 60 - MOBILITES MAGAZINE N°01
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Technologies & innovations
Alstom aytré
N Louis-Nègre président de la Fédération des Industries Ferroviaires (fif).
ANALYSE / Industrie ferroviaire
Quand « l’affaire de Belfort
L’« affaire de Belfort » et les solutions mises au point par Alstom et l’Etat pour perpétrer le site ont, une fois de plus, mis en lumière la complexité de la situation de l’industrie ferroviaire française. Entre spectaculaires « à-coups » conjoncturels liés à la forte dépendance de commandes publiques qui se font souvent attendre, et non moins spectaculaires contrats internationaux qui, délocalisations obligent, profitent peu aux sites de production français...
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L’avenir du site historique d’Als- tom à Belfort a trouvé une solution (temporaire?) qui
permet sa pérennisation grâce à des commandes de l’Etat. Notam- ment avec des locomotives spé- cialisées « secours » et « travaux », et des TGV destinés... aux Trains d’Equilibre du Territoire (TET). Mais aussi avec l’élargissement des ac- tivités de maintenance du site(1). Des solutions d’urgence qui ne rè- glent pas des problèmes de fond. Pas plus spéci ques d’ailleurs à Belfort qu’à Alstom Transport, tant elles apparaissent liées aussi bien à la structure même de l’industrie ferroviaire avec des investisse- ments lourds et longs à mettre en œuvre, qu’aux spéci cités de ce marché, les périodes de « trous » succédant à celles de véritables surcharges de production. Il ne s’agit donc pas d’une sorte de coup de tonnerre dans un ciel se- rein.Ilyadéjàunan,etaprèsde nombreux et précédents avertis- sements, c’est Louis Nègre, prési- dent de la Fédération des Industries Ferroviaires (FIF), qui estimait ni plus ni moins que « notre système
était entré dans le rouge », et qui s’inquiétait de « l’absence d’am- bition et de stratégie visible de l’Etat pour la filière ». Il avertissait les nouveaux présidents de régions, et cela bien avant l’ « affaire de Belfort » pour leur dire que « des sites industriels ferroviaires étaient en péril sur leurs territoires ». Cette inquiétude, la FIF l’avait exprimée à de nombreuses occasions depuis 2011 en proposant un « Grenelle de la filière ». Plus particulièrement en 2014 lors d’une conférence de presse conjointe avec la Fédération des Industries Mécaniques, quand la FIF estimait qu’il y avait « pas moins de dix à 15 000 emplois
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