Page 62 - MOBILITES MAGAZINE N°01

Technologies & innovations
en 2021 », précise Vincent Pouyet. Même relance pour le Francilien avec 52 rames commandées par le syndicat des transports d’Ile- de-France (stif), « alors que le programme devait s’arrêter en fé- vrier 2018 », ajoute-t-il. Espérant « de nouvelles opportunités au- delà de 2020 pour la banlieue Saint-Lazare et grâce à l’électrifi- cation Gretz-Armainvilliers - Lon- gueville-Provins »(3). L’Ile-de-France s’annonce être un marché majeur, alors que « les procédures d’appel d’offres en cours devraient dé- boucher début 2017 pour le RER- NG dont la production annuelle culminera à 70 rames et nécessitera d’importantes capacités indus- trielles ». Qui seront également utiles pour les rames regio 2 N en
version TET promises par l’Etat aux régions (voir encadré). Comme pour les 42 rames en version ban- lieue destinées aux lignes de Mont- parnasse. Et s’il subsiste un « trou » en 2019, Bombardier mise sur des commandes de matériels urbains avec le renouvellement des ma- tériels métro et l’extension du tramway à Marseille ...
N Francis Nakache, président de CAF France.
Francis Nakache, président de CAF France, s’inquiète pour sa part du plan de charge de son site de Ba- gnères-de-Bigorre. Aujourd’hui, il se limite aux « tramways Urbos de Saint-Etienne dont la livraison s’achèvera en juin 2017 et à la ré- novation des rames du métro lyon- nais qui se terminera un an après ». L’entreprise mise à court terme sur un appel d’offres rATP pour des locomotives de travaux et, plus largement sur les possibilités offertes par le métro du « Grand Paris ». « Des matériels compara- bles (métro automatique sur fer, ndlr) ont été construits par CAF pour Santiago-du Chili et pour Me- dellin », précise-t-il. L’horizon va- t-il s’éclaircir pour l’entreprise alors que pour la première fois, Ba-
LES TET-INTERCITÉS, UN MARCHÉ EN CRÉATION
si l’Etat a tardivement joué son rôle de stratège et aménageur ferroviaire du territoire, il met les bouchées doubles depuis la mise en œuvre de sa « feuille de route » pour les trains d’Equilibre du territoire (tEt) annoncée le 21 juillet 2016. Un effort qui se manifeste en matière de matériels roulants par des promesses de commandes pour renouveler les vieilles voitures Corail. Cela dans le cadre d’accords de transferts aux régions qui prennent en charge l’exploitation de lignes tEt, compensations à la clé.
Le premier accord est intervenu le 25 avril 2016 avec la normandie réuni ée pour les lignes Paris-Rouen-Le Havre, Paris-Caen- Cherbourg, Paris-Dreux-granville et Caen-Le Mans (tours). il est assorti d’un nancement de 720 millions d’euros pour 40 rames à deux niveaux Regio 2 n de Bombardier transport en version omneo Premium (grandes lignes) aptes à 200 km/h destinées aux deux lignes principales(1). Depuis, cinq autres accords du même type ont été signés. Avec les régions Bourgogne, grand Est et ile-de-France (17 novembre), nouvelle Aquitaine (29 novembre), Hauts-de-France (7 décembre), occitanie-Pyrénées-Méditerranée (14 décembre) et Centre-Val-de-Loire (19 décembre). outre le transfert de services tEt avec les nancements correspondants(2), ils s’assortissent de la commande par l’Etat de matériels roulants ad-hoc destinés à remplacer les rames Corail tractées, voire comme en Centre Val-de- Loire du nancement partiel du centre de maintenance des rames.
Ces transferts devraient se concrétiser par des commandes de l’Etat au pro t des régions à hauteur de 37 rames Coradia Liner ou Regiolis grand parcours d’Alstom qui s’ajouteront aux 34 autres( 3) commandées directement à Alstom par l’Etat en 2015 pour les tEt et de 77 rames Regio 2 n en version omneo Premium de Bombardier. Pour un montant total de 1,7 milliard d’euros d’ici 2020. Les commandes complémentaires promises à la région des Hauts-de-France pour 16 à 17 rames à hauteur de 250 millions d’euros seraient destinées aux liaisons Paris-saint-Quentin-Maubeuge/Cambrai, et elles concerneraient a priori des Regio 2 n en version omneo Premium de Bombardier. s’ajouteront les commandes de l’Etat pour les trois relations tEt « structurantes » et les trois autres qu’il maintiendra dans son giron. D’une part, Paris-orléans-Limoges-toulouse (PoLt), Paris-nevers-Moulins-Clermont-Ferrand et Bordeaux- toulouse-Montpellier-Marseille. D’autre part, nantes-Bordeaux, nantes-Lyon et toulouse-Hendaye.« sauvetage » du site de Belfort à l’appui et particularités d’infrastructures obligent(4), la transversale Bordeaux-Marseille va être équipée de rames tgV prises sur la commande de 21 rames supplémentaires (630 millions d’euros) noti ée à Alstom dans ce cadre. Resteront encore à acquérir pour les tEt subsistants que des rames aptes à 200 km/h pour les intercités Paris-orléans-Limoges-toulouse et Paris-nevers-Moulins- Clermont, une commande « estimée de 25 à 50 rames » par Jean-Baptiste Eyméoud, directeur général France Alstom. Plus des rames aptes à 160 km/h destinées aux trois autres lignes tEt. seraient-ce nalement les seules commandes passant par appel d’offres ? De quoi irriter les constructeurs qui se trouvent exclus d’un marché plus vaste, conséquence de l’ajout au « contrat-cadre » tER de 2013 des rames destinées aux tEt « régionalisés » ...
(1) Le quart du trajet Paris-Caen-Cherbourg est parcourable à 200 km/h. Paris-Granville bénéficie des « Regiolis » Alstom version grand parcours livrés en 2015-2016 à la Basse- Normandie. (2) Soit de 50 à 70 millions d’euros de contributions annuelles à l’exploitation. En Centre Val-de-Loire, l’accord prévoit une contribution dégressive. (3) Sur ces 34 rames dédiées TET, trois seraient prêtées par l’Etat à la région Centre Val-de-Loire pour les relations Paris-Bourges-Montluçon. (4) L’itinéraire dispose déjà de 46 km parcourables à 200 km/h de Miramas à Avignon, mais l’utilisation de TGV acquis par avance permettrait de circuler sur la LGV Méditerranée de Nîmes à Avignon et Marseille. Puis de Nîmes à Montpellier dès 2018 en attendant 2023 et la LGV Bordeaux-Montauban-Toulouse.
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