Page 15 - MMT-n°2-Le transport par cable

Transport par câble
priori, emporter autant de passa- gers qu’un bus ou qu’un tramway. Moins cher qu’eux, il pourrait servir en bout de réseau, à certaines « zones périurbaines ou peu denses » qui ont jailli sous les pro- jecteurs de la crise des gilets jaunes. « Mais en Europe et en France, les impacts acoustiques, paysagers, en- vironnementaux et économiques sur le foncier alentour ont encore tendance à être perçus comme né- gatifs faute de retours d’expé- rience », notait aussi le Cerema. C’est pourquoi ce qu’ont déjà décidé de faire La réunion, Toulouse, Paris, Orléans et quelques autres va sans doute ouvrir des perspectives même s’il en ferme d’autres.
Les deux premiers téléphériques de la Réunion Le cas de La réunion, la montagne- île, est intéressant. Saint-denis, la capitale, se dote cette année d’un téléphérique pour grimper du quar- tier du Chaudron vers celui de bois de nèfles en passant par la Moufia. unpeuplusde2,5km,«en14mi- nutes seulement » avec trois gares intermédiaires, pour desservir entre autres un lycée et les universités. Jusqu’ici beaucoup de jeunes mon- tent à pied. Les bus sont souvent très en retard. Ce sera une ligne de 46 petites cabines monocâble de 10 places chacune au débit prévu de 1200 personnes par heure, un projet de 55 M€. La ligne sera tout à fait connectée au réseau de bus, et son parcours risque de croiser le tramway de Sainte-Marie à Saint- denis qui doit voir le jour autour de 2024. L’ouverture au public est tou- jours prévue pour décembre pro- chain. Là, le modèle de transport par câble est bien celui de Medellin, que le constructeur Poma a aussi construit. A Saint-denis, Poma est chargé de la conception de la réa- lisation de la maintenance et, nou- veauté, de l’exploitation en liaison avec Sodiparc, l’exploitant du réseau
RO AérotramdeToulouse
de transport public. Parmi les inno- vations techniques, soulignées par Poma, figure une motorisation « propre et silencieuse » à entraî- nement direct, supposée réduire de 5% la consommation d’énergie et de 15% l’émission de décibels. « En choisissant ce nouveau mode de déplacement, nous n’impacteront pas la terre réunionnaise avec du béton et du goudron », souligne Gé- rald Maillot, le président de la Cinor (la Communauté intercommunale du nord de la réunion) qui a com- mandé le téléphérique qui traver- sera aussi une zone arborée. Séduite, la Cinor vient d’annoncer son intention de mettre en service un second téléphérique un an après la premier, pour environ 30 millions d’euros, sur 3 km, afin de relier cette fois les communes de bellepierre et la Montagne.
Sur cette île montagneuse, où la congestion automobile est forte, l’objectif environnemental de mo-
O Gérald Maillot
bilité durable est important. des es- paces verts seront confortés autour du téléphérique. Mais il est aussi de faire des économies. « Le téléphé- rique est un mode de transport qui coûte quatre fois moins cher que le bus », insiste Gérald Maillot. Saint- denis a trois autres lignes de câble dans ses cartons, un projet appelé riTMO.
Toulouse et son
téléphérique urbain Sud
non loin de son aéroport, au sud
de la ville, Toulouse va créer ce qui
est pour le moment le plus long té- léphérique de France, 3 km de long. Ouverture prévue, fin 2020. Grâce
à lui, elle veut relier d’abord les deux rives de la Garonne puis lui faire franchir le coteau de Pech-david,
son seul véritable relief. Le parcours débute à l’université Paul Sabatier
et se termine au centre d’oncologie
via le centre hospitalier universitaire. Outre cette problématique de fran- u
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