Page 17 - MMT-n°2-Le transport par cable
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                  Transport par câble
   pour un temps de trajet total de deux minutes. Le prix de l'installa- tion, 20 M€, a dissuadé la mairie de lui donner suite.
Orléans, pour l’attractivité du quartier d’affaires
Après brest, ce devait être Orléans. repoussé pour l’instant, le téléphé- rique devra permettre de sauter par-dessus la véritable coupure ur- baine que constitue, au nord de la ville, le faisceau de voies ferrées. il reliera alors la gare de Fleury-les- Aubrais à interives, le nouveau quar- tier d’affaires en construction (éga- lement 3000 logements ). Le « saut de puce » sera de 360 m accompli en moins de 3 minutes à l’aide de deux cabines de 60 places circulant en va-et-vient. Comme à brest. La ligne s’appuiera sur deux pylônes montés à l’extérieur du domaine SnCF. Orléans a préféré le câble à la construction d'une passerelle compte tenu, notamment d’un moindre coût. dernier chiffre en date : coût : 17,4 M€. une originalité, ce téléphérique sera gratuit.
Le chantier a d’abord été retardé par deux contestations devant les tribunaux. A présent, Orléans a d’au- tres priorités dont celle de bâtir le nouveau quartier d’affaires, en ce moment, l’équiper d’un parking sous-terrain. deux grands groupes s’y installent : Orange et Vinci. Mais
quel moment choisir pour ajouter le téléphérique afin de mieux en convaincre d’autres ? « Cette liaison ultra-rapide avec la gare de Fleury, c'est l'un des arguments qui séduit les investisseurs. Depuis le début, je dis que le téléphérique n'est pas un gadget dans notre communica- tion autour d'Interives », explique Marie-Agnès Linguet, en charge de l’aménagement du territoire à la métropole d’Orléans. Elle donne comme date de livraison 2021.
Marseille, entre le Vieux-Port et Notre-Dame-de-la-Garde C’est presque naturel compte tenu de la déclivité. Marseille programme pour 2021 un téléphérique entre son Vieux-Port et la basilique notre- dame-de-la-Garde. Le marché n’est pas encore lancé. Mais il s’agirait d’une ligne simple à deux stations distantes d’un kilomètre pour réduire la circulation automobile et les contraintes de stationnement autour de la « bonne mère » qui attire 2 millions de visiteurs par an. La ville estime qu’il lui en coûtera 15 M€.
Des projets à foison
bordeaux, Lille, Perpignan, Le Havre, rouen, beauvais, nantes, Saint- brieuc, Saint-Etienne, Grenoble, nîmes, Lyon, Toulon, toutes y ont pensé. Mais la plupart ont pour le moment - l’approche des élections
O Orléans
municipales ravivent les projets - abandonné l’idée de se doter d’un téléphérique, un de plus pour cer- taines (Grenoble). Compte tenu de la question sensible du survol des habitations, pour s’imposer, il doit avoir éliminé tous les concurrents terrestres. de plus en plus élec- triques. L’atout environnemental fait pas la différence. nantes, ce n’est qu’un exemple, pour franchir un bras de Loire, a préféré élargir un pont et y faire bientôt rouler un tramway de plus.
La déclivité ou l’obstacle infranchis- sable, surtout urbain, qui ont interdit jusque-là à des endroits fréquentés l’acheminement d’un transport pu- blic digne de ce nom restent des motifs d’implantation idéales.
un autre apparaît ici où là : le souci de soulager la congestion automo- bile. Mais avant qu’elle soit perçue comme une urgence, ce souci ne suffira pas, lui seul, à investir dans des téléphériques. bien d’autres so- lutions moins coûteuses (covoitu- rage, péages urbains) seront em- ployées auparavant. Ensuite, surtout si l’on manque d’espaces, il faudra une offensive tous azimuts de trans- ports publics.
HUBERT HEULOT
*Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement. u
 O Marie-Agnes- Linguet
 MOBILITÉS MAGAZINE THÉMATIQUE - JuiLLET 2019 - 17
  

















































































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