Page 28 - MOBILITES MAGAZINE N°23
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                               Politiques & institutions
l’offre routière, et quelle politique tarifaire sera adoptée. Faut-il rap- peler enfin que c’est la SNCF qui, la première, a proposé en gare une offre de location de véhicule aux particuliers ? C’était bien avant que l’on ne considère la voiture et le train comme antinomiques (quitte à transporter les voitures sur les trains, en voyage de nuit). La place du privé ?
Deuxième axe caractéristique, le projet de loi laisse peu de place à l’initiative privée, et comme tou- jours, le débat porte sur le finan- cement de l’initiative publique. Rebaptisé versement Mobilité, la recette fiscale (perçue comme une cotisation sociale) serait ou- verte à toutes les collectivités ou intercommunalités (parfois avec un taux faible), et au financement de plus de services : services actifs et partagés. Mais est-ce que l’as- siette suffira, au-delà de la question du taux ? La France n’est pas connue pour sa modération fiscale, et les territoires fragiles sur le plan économique sont aussi les terri- toires enclavés, la fameuse France périphérique.
Où sont les PME ?
Troisième axe, l’innovation est principalement perçue à travers un prisme beaucoup trop étroit sans y associer les PMe. Ce n’est peut-être pas le propos du texte,
La France n’est pas connue pour sa modération fiscale, et les territoires fragiles sur le plan économique sont aussi les territoires enclavés, la fameuse France périphérique.
mais l’accompagnement des en- treprises par des financements adaptés, des « prêts verts », est une des clés de la réussite de la transition énergétique.
Les services de covoiturage né- cessitent des plateformes de mises en relation entre covoitureur et utilisateur. Si de telles initiatives contribuent à faire baisser l’em- preinte carbone, comment les ac- compagner ?
Ainsi, si le projet de loi traite des infrastructures de charge pour les véhicules électriques des particu- liers, rien n’est prévu pour les vé- hicules de transport en commun. Quant à l’arrêté du 3 août 2018 concernant les ateliers de charge(2) contenant au moins 10 véhicules par exemple, il est considéré comme particulièrement contrai- gnant. De là à considérer qu’il constitue un obstacle...
Pour les stations au gaz, le lobbying a été plus efficace, reste l’égalité de traitement entre opérateurs, selon la distance qui séparera les dépôts des dites installations, l’im- portance des voyages à vide qu’il faudra effectuer pour faire le plein, le caractère public ou privé de telles installations, les caractéris- tiques techniques qui permettront de faire le plein plus ou moins ra- pidement, etc.
est-ce le signe d’un regain pour les transports collectifs, ou pas ?.z
PAUL WILL EDITORIALISTE
1) voir Mobilités Magazine N°22. 2) JO du 14 août 2018.
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