Page 20 - MOBILITES MAGAZINE N°68
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Les biocarburants, une solutio pour décarboner les autocars
Quels sont les freins à l’adoption des biocarburants par les transporteurs ? Depuis la sortie du COVID, nous as- sistons à une vraie prise de conscience et l’envie d’agir est de plus en plus présente chez les pro- fessionnels et les collectivités. En revanche, le passage de l’envie à l’action se heurte à deux écueils majeurs: Tout d’abord le contexte économique: L’inflation forte de ses derniers mois à mis à mal les budgets des entreprises et des col- lectivités et certains retardent ou abandonnent le passage à une éner- gie alternative. Tous souhaitent pas- ser au vert mais au même prix que le gris, ce qui bien sûr n’est pas pos- sible. Par ailleurs, les événements de ces derniers mois sur les éner- gies alternatives ont ajouté de l’in- certitude sur des décisions déjà complexes à prendre : explosion du prix du BioGNV liée à la crise ukrai- nienne, tentative de retrait du Crit’Air 1 sur le B100, ou encore recul sur les ZFE... Pour autant, la dyna- mique existe, et les biocarburants restent la solution immédiate pour décarboner aisément le TRV à moindre coût. Dans ce contexte compliqué, le politique doit aider
en offrant un cadre permettant à tous d’avoir de la visibilité sur les solutions et les prix.
Une tarification des biocarburants plus accessible grâce à la fiscalité ?
Le prix des carburants alternatifs B100 ou HVO100 oscille de 2,50 € à 3,50€/litre HT en sortie de pro- duction et sont largement plus éle- vés que ceux du gazole. Heureuse- ment, les biocarburants bénéficient du dispositif fiscal baptisé TIRUERT (taxe incitative relative à l’utilisation de l’énergie renouvelable dans les transports), qui permet une réduc- tion du prix payé par le transporteur. En effet, les énergéticiens doivent promouvoir les biocarburants en payant une partie du surcoût des biocarburants via un échange de certificats. Ainsi pour faciliter la dé- carbonation du TRM et du TRV, le
dispositif de la TIRUERT doit per- durer voire même s’étendre à travers l’augmentation de la cible d’incor- poration en biocarburants définie par l’Etat et pouvant ainsi bénéficier du dispositif fiscal. Il représente un levier efficace d’incitation à l’utili- sation des carburants bas carbone. Le niveau actuel des mandats limite la portée de cette mesure. Il serait préférable d’avoir des mandats plus élevés, les moyens étant aujourd’hui réunis pour avoir des objectifs plus ambitieux et ainsi d’accélérer la dé- carbonation de la France. A titre d’exemple, le transport profession- nel en Californie roule à 55% grâce à du HVO contre 1 à 2% en France. De plus la trajectoire actuelle des mandats laisse entrevoir une baisse de cet accompagnement financier. Les cartes sont donc entre les mains du gouvernement pour résoudre cette situation paradoxale et accé- lérer la transition des flottes.
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